ROSALIA HASTA LA LIBERACION
Rosalia n’a plus le temps pour les concessions. À 24 ans, la jeune Barcelonaise reprend les symboles traditionnels de son pays et les dépoussière dans des clips ultra-modernes et urbains. Pourquoi choisir ? Dans El Mal Querer, où les motos remplacent les taureaux face aux toreros, il est surtout question d’émancipation. Tout en réinventant le flamenco (rythme, instruments, voix... tout y est), elle revisite Flamenca, un roman du XIIIe siècle, façon R’n’B. L’histoire, en plusieurs volets, d’une jeune femme qui se retrouve prisonnière de son amour, plus précisément de son mari, qui l’enferme par jalousie. À travers son nouvel album, la chanteuse imagine donc les différentes étapes de son émancipation. Chanson après chanson, elle mûrit et tourne les pages de son histoire (Disputa, Lamento) pour s’envoler vers des horizons plus heureux (Extasis, Poder). Rosalia revendique l’indépendance, l’empowerment et la sexualité féminine. De sa voix puissante et enchanteresse, elle étrille le machisme et la violence orgueilleuse des hommes. À noter, une reprise discrète de Cry Me a River, de Justin Timberlake, et la voix de l’actrice Rossy de Palma qui s’invite dans une tirade sur les relations toxiques. Définitivement actuelle.
El Mal Querer, de Rosalia. Sony Music.