La faible condamnation du maire de Cabourg
Une côte fracturée, le visage tuméfié et quatorze jours d’interruption temporaire de travail (ITT) : Tristan Duval, maire de Cabourg (Calvados), a été reconnu coupable, le 21 novembre, de violences sur conjoint et condamné à trois mois de prison avec sursis. Il va pouvoir continuer son mandat de maire sans interruption : ni le parquet ni le juge n’ont souhaité le condamner à une peine supplémentaire d’inéligibilité. « Je laisse à chacun le soin de juger si le fait qu’un homme tabasse son épouse sur la voie publique concerne sa seule “vie privée”, comme j’ai pu l’entendre, ou également ses administrés », commente maître Stéphane Sebag, l’avocat de la victime.
Quand elle quitte son domicile le 7 août, Solène Duval a déjà décidé d’aller déposer une main courante à l’encontre de son mari, pour violences verbales et insultes par SMS. Tristan Duval la saisit sur le trottoir et la moleste, jusqu’à la faire violemment chuter contre un grillage avant de s’enfuir. « Durant l’audience, la défense a affiché son mépris pour la victime, cherchant à la faire passer pour une hystérique. C’est un mécanisme qu’on connaît hélas trop bien, de la part de ce genre de personnages violents », soupire maître Sebag. Et l’édile ne compte pas en rester là : il a fait part de sa décision de faire appel et a osé, sur Twitter, le hashtag #NousTous en interpellant la justice : « Et les violences faites aux hommes, vous en faites quoi ? »
La faiblesse du sursis et l’absence de peine complémentaire d’inéligibilité ont poussé à la création de deux pétitions sur Change.org, par des personnes n’ayant aucun lien avec la victime. L’une demande la démission du maire, l’autre sa destitution. Pour l’heure, elles ont recueilli quelques milliers de signatures.