DANS LA TERRIBLE JUNGLE
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Tourné dans un institut médico-éducatif (IME), ce docu-fiction est un enchantement, et pas seulement parce qu’il est jalonné de chansons… Dans la terrible jungle est le premier long-métrage de Caroline Capelle et Ombline Ley : un film-ballade (on y chante beaucoup, son titre s’inspire d’ailleurs d’un tube d’Henri Salvador) et baladeur. Tourné à l’IME La Pépinière, un centre situé dans le nord de la France, qui accueille des jeunes ayant une déficience intellectuelle, avec ou sans troubles associés, il accompagne au plus près ses pensionnaires, au gré de leurs activités. À la frontière du documentaire et de la fiction, il slalome également entre le teen movie et la comédie musicale. Et pour cause : l’idée, ici, n’est pas de faire un film sur des ados handicapé·es, mais avec eux. Nuance.
Qu’importe la nature de leur handicap ! La grâce de ce film à voix multiples vient du fait qu’il ne cherche pas à expliquer. Mais à écouter… Léa, Alexis, Médérick ou Ophélie, acteurs et actrices de caractère qui rejouent – complices – des moments de leur quotidien. Abordant la question des relations amoureuses comme celle de leur avenir (bouché). Cela dans un mélange décapant de pudeur et d’humour. Irrésistible.
Le regard élégant des jeunes réalisatrices renforce encore ces bonnes vibrations. Formées aux Arts déco, elles savent ponctuer leur récit enjoué de longs plans silencieux, suspendus, merveilleux. Optant pour des cadres hyper bien composés. Leur film est donc à la fois très drôle, bouleversant et beau. Différent.