Une femme regarde les hommes regarder les femmes… EN LIBRAIRIE
C’est l’oiseau rare des lettres américaines. La romancière, essayiste et critique d’art Siri Hustvedt publie un nouveau livre à la croisée des arts, de l’autobiographie et des neurosciences. Une femme regarde les hommes regarder les femmes réunit quatorze brefs essais aussi joueurs, brillants et limpides que leur titre. On la retrouve au chevet de sa fille, lui tressant les cheveux et interrogeant la façon dont ce rituel influence sa féminité en se référant aux interprétations freudiennes du mythe de la Méduse ; puis conférencière, ébahie par les affirmations de ses interlocuteurs à propos des femmes artistes ; elle nous apprend aussi comment Emily Dickinson a écrit ses livres, seule face au tribunal de « sa propre imagination ». Elle croise le familier, la grande Histoire, la philosophie, la psychiatrie, les artistes qu’elle aime – Louise Bourgeois, Picasso, Anselm Kiefer, Susan Sontag… Atteinte, dit-elle, de la « maladie de la curiosité », autodidacte éclairée, Siri Hustvedt passe d’un sujet à l’autre tout en poursuivant une trajectoire singulière, à la recherche de l’humain. Et nous offre un merveilleux séjour intellectuel sous son aile. Une femme regarde les hommes regarder les femmes, de Siri Hustvedt. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Matthieu Dumont. Éd. Actes Sud, 234 pages, 21,50 euros.
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