CES FEMMES-LÀ INSURRECTION
Quelle mouche a piqué
le gouvernement pour, à l’aube des JO 2024 à Paris, forcer les chômeurs à travailler bénévolement sur les sites olympiques ? Ces femmes-là vous donneront la réponse. On le sait, l’ultralibéralisme et l’actualité alimentent toujours l’oeuvre de Gérard Mordillat. Et si, en digne héritier du roman-feuilleton, il peuple ses histoires de nombreux protagonistes (un peu trop ici), il change toujours de braquet. À sa veine sociale habituelle, il contrecolle donc ici la politique-fiction, dans un roman choral. Les deux premières parties racontent l’avènement d’une insurrection (les opposants aux lois) qui va, sur le bitume, se frotter à la police autant qu’aux nervis néofascistes. Une manif avec des gnons, des balles, du sang, mais aussi quelque chose d’un carnaval un peu punk. La troisième et ultime partie donne son sens au titre : seules les femmes ont voix au chapitre, et le pourquoi du comment – subversif et politique –, emporte notre adhésion. Mordillat, ou la kermesse de la colère. Ces femmes-là, de Gérard Mordillat. Éd. Albin Michel, 384 pages, 21,50 euros.