Une sirène à Paris
Mathias Malzieu a encore rêvé. Dans son nouveau roman, cet « homme poétique » invente un mythe à faire pleurer les étoiles, une Petite Sirène revisitée. Nous sommes à Paris en 2016. La ville est saisissante comme un tableau de Dali. Gaspard, qui travaille dans le restaurant familial, le Flowerburger, a deux missions : sauver ce lieu de la faillite et rêver, rêver, encore rêver. Attention, c’est sérieux. Sa grand-mère l’a nommé « le dernier des Surprisiers », comprenez un « rêveur de combat » dont l’imagination peut changer le monde. Oui mais voilà, Gaspard traverse un chagrin d’amour. Alors qu’il traîne son âme en peine dans un Paris noyé sous les eaux, à la suite d’une crue historique de la Seine, il retrouve sur les quais le corps endormi d’une sirène « effrayante de beauté » . Peut-il la réveiller et l’épouser ? Pas si simple : son coeur est barricadé comme une huître. Autant que celui de la sirène, qui avait promis de ne jamais s’approcher des hommes. Comme Boris Vian le lui a appris, Malzieu fait effraction dans les foyers pour réchauffer les coeurs. Un « cambriolage inversé » qui fait entrer la poésie dans nos vies.
Une sirène à Paris, de Mathias Malzieu. Éd. Albin Michel, 238 pages, 18 euros.