Des murs multifonctions semblables à notre peau
Les enveloppes des bâtiments sont aussi repensées par les architectes avec le concours d’écologues. « Les humains ont tendance à fabriquer des choses qui ont une seule fonction. Or, dans la nature, les éléments ont toujours plusieurs fonctions », explique l’architecte Pascale Dalix, de l’agence Chartier-Dalix. Les façades du groupe scolaire des sciences et de la biodiversité à BoulogneBillancourt (Hauts-de-Seine), conçu par son agence en 2014, ne servent pas seulement à abriter les élèves et les professeurs. Elles n’ont pas non plus comme unique objectif d’isoler le bâtiment. « Nous avons imaginé, à partir d’un béton standard, une façade qui peut remplir différents rôles : non seulement tenir la structure et l’isoler, mais aussi accueillir et nourrir la biodiversité », détaille l’architecte. Les aspérités des murs, formés de blocs de béton disposés en quinconce, favorisent l’accroche de la végétation (fougères, mousses). Des creux et des replis plus spécifiques permettent la nidification des oiseaux. Et des nichoirs de tailles variées ont été installés dans les blocs de béton pour accueillir différentes espèces : faucons crécerelles, pipistrelles, rougesgorges et rouges-queues, martinets noirs ou encore hirondelles. Les murs deviennent alors comparables à la peau humaine : « Comme elle, ils sont à la fois assez rigides pour tenir, enfermer et résister, relève Pascale Dalix. Mais ils permettent aussi la respiration et la thermorégulation. Et accueillent à leur surface des espèces, comme la peau accueille des micro-organismes. »