Les femmes vont-elles perdre de l’argent ?
Il manque trop d’éléments pour établir une liste exhaustive des gagnant·es et des perdant·es, mais on commence à avoir une idée. Premières victimes : les fonctionnaires, dont 63 % sont des femmes. La nouvelle règle de calcul met fin à leur régime spécial et prend en compte l’ensemble de la carrière et les primes. Problème : tous et toutes les fonctionnaires n’en perçoivent pas. « En moyenne, les femmes ont des taux de primes inférieurs à ceux des hommes soit parce qu’elles sont dans des catégories B ou C, soit parce qu’elles sont dans des secteurs comme la fonction publique hospitalière ou l’Éducation nationale, qui en distribuent peu », commente Julie Tréguier, à l’Ined. Le gouvernement promet néanmoins de mettre 10 milliards d’euros sur la table pour revaloriser les pensions des enseignant·es né·es après 1975. Les veuves ou futures veuves font partie des autres lésées de la réforme. Dans le système actuel, la pension de retraite des femmes du privé et du public est inférieure de 42 % à celle des hommes. Un écart compensé par des dispositifs de solidarité ou les droits familiaux liés à la maternité ou la pension de réversion en cas de décès de leur conjoint. « Pour percevoir cette pension, qui sera un pourcentage des revenus retraite du ménage, il faudra avoir 62 ans, contre 55 ans actuellement, dénonce l’économiste et maître de conférences à Paris-I, Michaël Zemmour. 80000 femmes pourraient perdre cette source de revenus. »