Causette

L’interview people

La Chose

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Nous sommes en mars 2020, Mariah Carey va fêter ses 50 berges, le printemps va ramener sa fraise comme chaque année parce que s’il y a bien un truc sans surprise avec lequel on n’est pas près de se fendre la gueule, c’est bien le calendrier des saisons. Et moi, j’ai passé tout le mois précédent à trouver un humain capable de lire le morse pour traduire la conversati­on qui suit. Et ce n’est pas chose aisée, en 2020, de trouver une personne qui parle couramment le point tiret. Alors, installez-vous confortabl­ement et préparez-vous à lire l’interview de La Chose, l’un des deux serviteurs de la Famille Addams, la fameuse main qui bouge toute seule et qui est loin d’être conne.

Causette : Bonjour La Chose.

La Chose : - ..- .--. ..- . .. [S’il n’y avait pas eu de traducteur, voilà à quoi ressembler­ait l’interview, sympa..., ndlr.]

Comment une main toute seule, sans système respiratoi­re, sans cerveau, sans rien en fait, peut vivre et se déplacer comme vous le faites ?

La Chose : Ah, c’est sûr que la réponse ne se trouve pas dans les livres, pas plus que dans les facultés de médecine ! C’est de la magie, en fait, un peu comme la retraite à points.

Joli coup. Je me demandais un truc à la limite de l’existentie­l. Comment une main comme vous, seule, peut se couper les ongles ?

La Chose : En se payant une manucure, c’est la solution la plus simple, mais on n’est pas à l’abri de se retrouver avec une french, et toutes les merdes qui en découlent : maux de tête, nausées, dépression... Moi, perso, je fais ça à la ponceuse à bande.

Intéressan­t. Est-ce que vous possédez un organe génital, un doigt génital en quelque sorte ?

La Chose : Oui, c’est le majeur, un fuck, c’est une sorte d’érection en fait.

Ah merde, oui ! C’est fou, cette histoire ! Mais comment on l’utilise ?

La Chose : Eh bien, on l’introduit là où on le souhaite, en fonction des situations, c’est pas bien compliqué. Par exemple, si c’est le nez qui vous démange, vous allez pas vous gratter le cul ? Là, c’est pareil, il suffit d’être à l’écoute, une notion assez peu à la mode chez le mâle homo sapiens, je vous le concède.

Oui, je comprends, mais je voulais parler de l’appareil reproducte­ur féminin chez les mains ?

La Chose : Mais y en a pas, y a pas de femelle main de mon espèce.

Mmmh, triste. Changement de sujet, sinon on va parler de cul pendant toute l’interview, et au-delà du respect des lecteurs, la vie sexuelle d’une main, c’est pas incroyable. Alors, sur un site leader en hébergemen­t de vidéos de qualité relative, je vous ai aperçue en train de faire du skateboard sur un roller. Au-delà du caractère antinomiqu­e de la chose, qui fait des best of de La Chose ?

La Chose : Des fans ! Si vous saviez le nombre de courriers que je reçois, les gens me veulent comme serviteur, chez eux, passer le balai, faire à bouffer… Je leur réponds qu’il existe des gens malheureus­ement très mal payés et tristement peu considérés qui font ça très bien, ça s’appelle des auxiliaire­s de vie sociale.

Oui, mais c’est moins exotique qu’une main magique...

La Chose : Oui, mais l’exotisme, mon pauvre, ils peuvent se le foutre là où je pense. Les tâches ingrates, ils n’ont qu’à faire comme la majorité des humains : se les garder pour eux. Merde !

Vous vous emportez là ?

La Chose : Ah non, je m’énerve, c’est assez différent, mais j’ai bien compris que les nuances, c’était pas votre fort. Et puis merde, qu’on en finisse avec cette interview !

Mais attendez, c’est un fuck ça ?

La Chose : Oui, mais c’est pas celui que vous croyez...

Pourtant, vous disiez que...

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