Claire Desaint
Coprésidente de l’association Femmes pour le dire, Femmes pour agir (FDFA)* et membre du Comité des femmes du Forum européen des personnes handicapées
« L’association Femmes pour le dire, Femmes pour agir est totalement opposée à l’assistance sexuelle pour des personnes handicapées, car cette pratique s’apparente à de la prostitution. C’est un achat de services sexuels menant à la marchandisation des corps, et en majorité ceux des femmes. En effet, les demandes d’assistance sexuelle sont faites à 90 % par des hommes. Avec une approche de genre, on comprend que c’est une mise à disposition du corps des femmes pour satisfaire des désirs masculins, ce qui est une expression de la domination masculine. Certains lobbies sont aussi favorables à cette pratique, car ce marché serait très lucratif.
En France, l’assistance sexuelle est illégale puisque le proxénétisme et l’achat de services sexuels sont interdits. L’ajustement de la législation souhaitée par Sophie Cluzel serait donc une régression inacceptable en matière de dignité humaine. Faire une exception pour les personnes handicapées, ainsi exclues du droit commun, ouvrirait une brèche dans la loi de 2016 sur la prostitution. »
* L’association Femmes pour le dire, Femmes pour agir réunit des femmes en situation de handicap.
“Nous ne militons pas uniquement pour les personnes en situation de handicap, nous demandons la décriminalisation plus globale du recours à la prostitution” Jill Prévôt Nuss, présidente de l’Association pour la promotion de l’accompagnement sexuel (Appas)