Lény Marques
Co-porte-parole du Collectif lutte et handicaps pour l’égalité et l’émancipation (CLHEE)
« Relancer ce débat, c’est une technique de diversion. Pendant ce temps, on ne parle pas de l’allocation aux adultes handicapés (AAH), du revenu universel d’activité ou des mesures d’accessibilité repoussées depuis 2015… Autant de sujets dont on souhaiterait discuter avant l’assistance sexuelle, à laquelle nous sommes par ailleurs opposés. Car cette idée n’a rien de progressiste ni de libérateur. C’est nous voir, encore une fois, comme des personnes qui auraient besoin de filières spécialisées pour avoir accès à une vie affective ou sexuelle.
Mais il est clair qu’on ne peut pas espérer avoir une vie intime lambda si on nous empêche d’accéder aux espaces de sociabilisation classiques. Surtout lorsque des centaines de milliers de personnes vivent dans des centres spécialisés. C’est pour ça que nous appelons à une désinstitutionnalisation globale et à la mise en place d’une aide humaine à hauteur de nos besoins. Il faudrait également pouvoir avoir une situation financière un peu plus viable – l’AAH est toujours sous le seuil de pauvreté – ainsi qu’un accès réel à l’éducation et à l’emploi. Et travailler enfin, sérieusement, sur l’accessibilité : comment rencontrer des gens quand les bars, les boîtes de nuit ou les magasins ne sont pas adaptés ? »
“Cette idée n’a rien de progressiste. Encore une fois, on nous voit comme des personnes qui auraient besoin de filières spécialisées” Lény Marques, Co-porte-parole du Collectif lutte et handicaps pour l’égalité et l’émancipation (CLHEE)