Catherine Belzung
Docteure en neurosciences, directrice du Laboratoire de psychobiologie des émotions de l’université de Tours
« Tout dépend de la manière dont nous vivons cette période et notamment le sentiment d’ennui qui l’accompagne. D’après un article du journal scientifique Cortex, nous avons trois types de réponses face à l’ennui : la nourriture malsaine, le shopping ou le fait d’écouter de la musique. Si l’on accepte de traverser l’ennui sans mettre en oeuvre des comportements de remplissage – comme les deux premiers –, il reste la créativité. Le confinement peut donc être une chance de se laisser renouer avec l’art. Cela me rappelle l’histoire d’une amie. Sa fille de 8 ans se plaignait de s’ennuyer. Mon amie ne lui a rien proposé pour l’occuper. Et c’est là que son enfant a fabriqué une maison de poupée avec les babioles trouvées dans la maison. Il en va ainsi pour chacun d’entre nous.
Il faut aussi savoir que l’ennui agit sur une zone du cerveau qui s’appelle l’insula. Or la méditation de pleine conscience augmente son volume, ce qui réduit le sentiment désagréable d’ennui. S’y entraîner peut nous soulager et nous ouvrir de nouvelles portes. »
“Le confinement peut donc être une chance de se laisser
renouer avec l’art”
Catherine Belzung, docteure en neurosciences, directrice du Laboratoire de psychobiologie des émotions de l’université de Tours