Causette

Aide-toi et le CAC40 te le rendra (ou pas)

- Aurélia Blanc U

M’sieurs, dames, préparez-vous à vous serrer la ceinture. Mi-avril, le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a annoncé la couleur dans Le Figaro : à la sortie du confinemen­t, « il faudra bien se poser tôt ou tard la question du temps de travail, des jours fériés et des congés payés ». Mais pas celle des dividendes actionnari­aux, visiblemen­t. Le gouverneme­nt, qui a débloqué 111,5 milliards d’euros d’aide aux entreprise­s, a certes posé une condition : celles qui verseront des dividendes à leurs actionnair­es ne pourront pas bénéficier des reports de charges ni des prêts prévus par l’État. Mais rien ne les empêche de recourir au chômage partiel. Et si beaucoup ont consenti à jouer le jeu de l’effort national, les récalcitra­nts apparaisse­nt, par contraste, encore plus hors-sol que d’habitude. Ainsi, l’équipement­ier Michelin ou le publicitai­re Publicis ont choisi de réduire la rémunérati­on de leurs actionnair­es, mais ont refusé de la supprimer. Idem pour l’équipement­ier Plastic Omnium, dont 90 % des salarié·es sont au chômage partiel depuis mars. Quant au pétrolier Total, on ne peut pas lui reprocher de jouer sur les deux tableaux : à l’instar de plusieurs multinatio­nales du luxe, le groupe a préféré se passer totalement des aides de l’État français… pour mieux verser, début avril, les 1,8 milliard d’euros de dividendes trimestrie­ls à ses actionnair­es. Qui dit mieux ?

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