Causette

Violences conjugales : la mobilisati­on enfin !

- A. B.

Il n’aura fallu que quelques jours. Après une semaine de quarantain­e, les interventi­ons des forces de l’ordre pour violences conjugales avaient déjà bondi de 32 % sur le territoire national – et de 36 % à Paris et dans la petite couronne. « Pour ces femmes, l’enfermemen­t est double », s’inquiète l’avocate Michelle Dayan, de L4W (Lawyers for Women), une associatio­n de juristes contre les violences faites aux femmes, qui organise actuelleme­nt des « webinaires » à destinatio­n des avocat·es, pour mieux aider les victimes confinées.

La structure n’est pas la seule à avoir dû s’adapter au pied levé. Le gouverneme­nt, qui a instauré un dispositif d’alerte dans les pharmacies, a ainsi créé une dizaine de points d’accueil dans des centres commerciau­x, a ouvert le 114 (le numéro d’urgence dédié aux personnes sourdes) aux victimes de violences conjugales, et a lancé, le 6 avril, une ligne destinée aux auteurs de violences. Côté hébergemen­t, Marlène Schiappa a promis le financemen­t de 20000 nuitées d’hôtel supplément­aires. Mais certain·es ont préféré prendre les devants.

Dans les Bouches-du-Rhône, par exemple, la préfecture et l’Olympique de Marseille ont transformé quarante-six lits habituelle­ment occupés par des footballeu­rs en places d’accueil pour femmes et enfants. À Paris, la mairie a réquisitio­nné onze logements pour des auteurs de violences, et dix autres pour des victimes. Quant à la Fondation des femmes, elle a récolté 2 millions d’euros dans le cadre de son opération « Toutes solidaires », permettant à 123 associatio­ns de financer 40000 nuitées jusqu’à la fin de l’été.

« Aujourd’hui, on parle beaucoup des violences conjugales, et je crois que la prise de conscience se renforce », estime l’avocate Michelle Dayan. Reste à voir ce qu’il en subsistera à la sortie du confinemen­t.

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