Causette

Laure Saloma

Cofondatri­ce de l’associatio­n Féministes contre le cyberharcè­lement

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« Non, on ne peut pas se passer de radicalité. Quand on est féministe et quand on est une femme, c’est OK d’être misandre. C’est une haine de réaction et de défense. Même si certains disent “not all men”, les hommes sont tous un peu sexistes puisqu’ils ont été socialisés dans une société patriarcal­e. Et puis, la misogynie viole, tue. La misandrie, elle, à part moquer les hommes cisgenres, hétéros et blancs, ou les exclure de certains événements, ne va pas beaucoup plus loin.

Le combat féministe est spécifique, car on n’est pas séparées de la classe contre laquelle on lutte : on a des hommes dans notre famille ; si on est hétéro, on en a dans notre lit… En tant que femmes, on se met en danger en fréquentan­t les hommes. Lutter contre eux permet de ne pas se laisser attendrir. C’est une mesure de protection normale. Le fait de se moquer des dominants, c’est aussi une forme de catharsis. On a besoin d’humour qui ne se construit pas sur les opprimés. »

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