Belinda Cannone
Écrivaine* féministe, autrice d’une tribune sur le néoféminisme dans Le Monde
« Si “être radicale” signifie vouloir radicalement l’égalité, évidemment, en tant que féministes, nous sommes toutes radicales et nous avons des raisons de l’être. Mais si l’on parle des méthodes radicales des néoféministes – les jeunes militantes ou les mouvements comme #NousToutes –, ce n’est pas, selon moi, la bonne façon de combattre. Sur les murs de
Paris, on lit “À votre tour d’avoir peur” ; en manif, on entend des femmes appeler à se servir de “sécateurs”, on considère un homme comme un violeur avant que la loi ne soit prononcée… Je n’appelle pas ça faire de la politique. Faire de la politique, c’est un processus de négociation intellectuelle qui doit dépasser la simple violence verbale et qui admet le désaccord. Même si la colère et la révolte contre l’inégalité sont les premiers moteurs qui nous animent, il ne faut pas renoncer au débat rationnel. Sinon, on enflamme l’affect des autres au lieu de parler à leur intelligence. »
* Le Nouveau Nom de l’amour. Éd. Stock. Sortie le 2 septembre.