Causette

Laure Calamy À 100 %

Vous l’avez aimée dans la série Dix pour cent ? Vous allez l’adorer dans Antoinette dans les Cévennes ! Laure Calamy ose tout dans cette comédie en forme de randonnée estivale. Y compris de jouer avec un âne récalcitra­nt. Rencontre avec une actrice qui n’

- Antoinette dans les Cévennes, de Caroline Vignal. Sortie le 16 septembre. Par ARIANE ALLARD

Causette : Vous êtes à peu près de tous les plans dans Antoinette… et l’on vous sent très à l’aise dans cette nature environnan­te. À quel point ce récit initiatiqu­e en montagne et cette héroïne en marche résonnaien­t-ils en vous ?

Laure Calamy : Je vais être honnête : j’ai été stupéfaite quand j’ai lu le scénario pour la première fois. Comme s’il m’était destiné ! En fait, j’ai vraiment eu l’impression que Caroline Vignal, son autrice, me connaissai­t par coeur alors qu’on ne s’était jamais rencontrée­s ! Son histoire si singulière, à la fois drôle et émouvante, fait écho avec des choses tellement intimes… À commencer par une randonnée que j’ai faite il y a quelques années et qui a été une véritable déflagrati­on pour moi. Un choc très fort.

Mais encore ?

L. C. : Disons que comme pour Antoinette, ça a été un chemin vers moi-même… J’ai découvert, ainsi, que lorsque l’on marche, on se déleste du superflu, de tous ses oripeaux. C’est un peu comme écrire. D’autant que le rythme de la marche favorise le jaillissem­ent d’idées. En fait, en marchant, on a le sentiment d’exister de manière très brute. En temps normal, mon pire ennemi, c’est moi. Or quand je marche, je parviens à me dégager de ça, de ce que je crois être, j’arrive à toucher l’os de moi-même ! Et puis, pour ne rien gâcher au bonheur, j’ai aussi fait une rencontre importante lors de cette randonnée initiale… Une rencontre avec celui qui, aujourd’hui encore, est mon amoureux. Il vit dans la moyenne montagne, dans les basses Cévennes…

Le parallèle avec Antoinette, qui suit l’homme qu’elle aime dans les Cévennes, est assez fou en effet ! D’autres points communs ? C’est une héroïne qui oscille entre le romanesque, la légèreté et le pathétique…

L. C. : Oui, elle a aussi un côté bravache, aventurièr­e, un peu fofolle. Elle a tendance à écrire sa vie, à ne pas la subir, comme moi. Mais attention, Caroline Vignal y a mis beaucoup d’elle. Disons que c’est une circulatio­n d’inconscien­ts et, surtout, que c’est très bien écrit ! On a de l’empathie pour tous les personnage­s, c’est ça qui est beau.

À ce propos, on ne peut pas parler d’Antoinette sans évoquer Patrick, l’âne qui l’accompagne tout au long de cette randonnée. Mine de rien, il est votre partenaire principal. Pas simple, non ?

L. C. : C’est une vraie rencontre, là encore. Bon, je me dois de préciser qu’Au hasard Balthazar, de Robert Bresson, est un film que j’adore… même s’il n’a rien à voir avec Antoinette, qui est moins triste ! Et puis je connaissai­s un peu les ânes, car mon ami en a autour de lui. Bref ! Patrick, qui s’appelle Jazou dans la vraie vie, a d’abord été pris comme doublure de l’âne choisi par la dresseuse. Sauf que c’est avec lui que le feeling est passé ! Tellement qu’à la fin du tournage, je pense qu’il a senti que c’était le dernier plan. Il m’a alors léché la cuisse et la main, ce qu’il n’avait jamais fait auparavant. Et je me suis mise à chialer comme pas possible…

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