Toxiques JO : le 93 KO
Depuis 2020, des Toxic Tours sont organisés en Seine-Saint-Denis par des résident·es et des associations. Leur but : dénoncer les « dégâts » environnementaux et sociaux liés à l’accueil des prochains Jeux olympiques dans le département.
Lorsqu’on est perché·es sur la passerelle au-dessus de l’A1 à Saint-Denis, le Stade de France dans le dos, la vue plonge sur la ZAC Plaine Saulnier, coincée entre deux autoroutes. Ancien site industriel de 12 hectares, le paysage est tristoune : des amas de terre, quelques engins de travaux, un bâtiment vide… Le ciel de plomb et de pluie de cette journée de janvier n’arrange rien. La friche devrait accueillir le futur centre aquatique pour les Jeux olympiques (JO) et paralympiques (JOP) de 2024 et un nouvel écoquartier à partir de 2025, comprenant des logements, une école et, surtout, des bureaux (58 % du bâti). Les images publiées sur le site de la Métropole du Grand Paris, maître d’ouvrage du chantier, promettent de beaux lendemains à coups de couleurs pastel, d’arbres, d’un cours d’eau et de gens déambulant main dans la main. L’image est bucolique à souhait.
C’est un autre son de cloche qu’une centaine d’habitant·es est venue découvrir ce jour-là en participant à une visite guidée de différents points autour de la ZAC. Plus militante que touristique, cette marche répond au nom de Toxic Tour. Le concept est né aux États-Unis pour dénoncer les pollutions subies par les résident·es des quartiers populaires, souvent construits à proximité de décharges, d’incinérateurs, d’aéroports ou d’autoroutes. Après avoir importé le format en Seine-Saint-Denis, en 2015, pour sensibiliser les habitant·es aux enjeux de l’accord de Paris sur le climat, une vingtaine de collectifs d’habitant·es et des associations comme Youth for Climate Paris-IDF ou Extinction Rebellion ont remis le couvert pour dénoncer, cette fois, les « dégâts » liés aux JOP de 2024. Car c’est bien la
Seine-Saint-Denis, et non Paris, qui accueillera la majorité des compétitions et des nouvelles infrastructures.
Destruction d’espaces verts
Après deux premières éditions dénonçant, notamment, la destruction de sept hectares du parc Georges-Valbon à La Courneuve pour accueillir le village des médias ou d’un hectare des jardins ouvriers des Vertus à Aubervilliers au profit d’une piscine (encore une) qui servira de site d’entraînement, place à la troisième édition des Toxic
Tours JO-2024. Premier arrêt au carrefour de la rue Jules-Saulnier, « presque une bretelle d’autoroute », et de l’A1. Les voix peinent à s’élever tant le brouhaha du ballet mécanique est assourdissant. Cécile Gintrac, géographe et membre du comité de vigilance JO 2024, explique, mégaphone en main, que l’Autorité environnementale a pointé, dans un avis, une augmentation des émissions de polluants atmosphériques dans la zone, une fois le nouveau quartier sorti de terre. Qui dit nouveaux habitant·es et bureaux, dit augmentation du trafic. « À l’intérieur, ce sera beau, écolo, soi-disant. Mais, l’environnement, ce n’est pas seulement des murs végétalisés et des bâtiments haute performance énergétique. C’est le cadre de vie. Et, là, les autoroutes autour ne vont pas disparaître. Pire, le trafic va augmenter ! » résume-t-elle. Peut-être qu’en écoutant les besoins des riverain·es, les aménagements pérennes auraient été différents.
Sauf que « les projets sont décidés sans que les habitants soient consultés. Quand ils donnent leur avis, il n’est pas pris en compte », déplore la géographe. Plusieurs collectifs ont participé aux concertations publiques, émis des avis, demandé des rendez-vous auprès de différents responsables politiques pour présenter leurs projets alternatifs.
“Les autoroutes ne vont pas disparaître, pire, le trafic va augmenter” Cécile Gintrac, géographe et membre du comité de vigilance JO 2024
Comme tous les dix ans, tous les instituts météorologiques recalculent leurs « normales de saison » pour affiner les données scientifiques. Or ces nouveaux calculs, en rehaussant la norme et en donnant le sentiment, lors des bulletins météo, que le climat n’a pas tant changé que ça, risquent de faire oublier les effets du réchauffement climatique, ont alerté plusieurs climatologues dans Le Monde. Au cours de la dernière décennie, les températures ont augmenté d’environ 0,6 °C.
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« Aujourd’hui, une personne sur quatre est concernée par la discrimination à l’embauche. L’une des raisons vient des méthodes employées lors du recrutement. Nous sommes en 2021, mais la plupart des entreprises continuent de recruter comme dans les années 1980, en privilégiant toujours les candidats issus des mêmes grandes écoles. Pour diversifier leurs pratiques, il faut qu’elles aient un constat précis en tête. Encore trop de chefs d’entreprise ne sont pas au fait de la diversité. L’index, sur lequel nous travaillons en concertation avec des entreprises et des associations, doit permettre aux DRH de prendre une photo de leur niveau d’inclusion. Il a vocation à révéler le niveau d’invisibilité. Nous avons choisi de parler de diversité au sens large parce que les raisons qui font qu’on ne recrute pas une personne issue d’un quartier prioritaire ou en situation de handicap sont les mêmes : le rejet de l’autre et la présence de biais, de stéréotypes. L’outil devrait être disponible avant l’été et sera utilisé sur la base du volontariat. Plutôt que de forcer les entreprises, nous voulons provoquer une réelle prise de conscience. Je crois plus à la bonne volonté qu’à la coercition. »
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