Coming out “féministe” au RN
Elle ne s’en cache pas – ou plus. Sur BFM-TV, le 11 mars, Marine Le Pen a fait son coming out militant : oui, elle est « féministe ». Mais attention, pas une de ces harpies hystérico-misandres. Non, sa ligne à elle, c’est avant tout la bienveillance. « Je suis une féministe qui n’exprime pas d’hostilité à l’égard des hommes », a-t-elle rassuré devant le journaliste Bruce Toussaint, avant de dénoncer la « haine » de la militante Alice Coffin. Parce qu’elle trouve ça « profondément injuste », et que ça la « rend malheureuse », voyez-vous.
C’est que la présidente du Rassemblement national, qui siège à l’Assemblée nationale depuis 2017, a une méthode bien à elle pour faire avancer la cause des femmes. Comme à l’été 2020, quand elle a cosigné une proposition de loi afin d’« interdire l’usage de l’écriture inclusive » à toute personne ou structure bénéficiaire d’une subvention publique. Ou lorsqu’elle s’est opposée, cet automne, à l’allongement du délai légal de l’IVG. Et dans cette bataille, elle peut compter sur le soutien sans faille de ses petit·es camarades du RN. Les mesures visant à réduire l’écart salarial entre hommes et femmes ? Au Parlement européen, les vingt-trois député·es RN ont voté contre. Les propositions incitant les États membres à intégrer l’égalité femmes-hommes dans leur politique étrangère ? Idem. Les grands objectifs européens concernant les droits des femmes ? Ils sont contre aussi. Bah oui, pas question pour eux de cautionner « les revendications délirantes des féministes radicales », se sont justifié·es les élu·es. Autant dire qu’avec des « ami·es » pareil·les, on n’a pas besoin d’ennemi·es.