Causette

Le crash-test des capotes aromatisée­s

Préservati­fs à la mûre, au chocolat, au chewing-gum et, pourquoi pas, au bacon… Ils font marrer tout le monde, mais passent-ils le test du (bon) goût ? Causette s’est dévouée pour mieux vous informer.

- Par SYLVIE FAGNART

Les pubards s’en sont donné à coeur joie. Quand au début des années 1990, l’industrie de la capote lance sur le marché les préservati­fs aromatisés, un boulevard s’ouvre pour les créatifs des agences de publicité. On se souviendra d’une réclame, aussi fameuse que subtile, mettant en scène un laitier à l’ancienne dans sa tournée auprès des mères de famille. Quand il sort de chez elles, ces dames sourient pour lui dire au revoir, révélant des dents tachées de chocolat. Jusqu’au retour du laitier chez lui, à la ferme, où il retrouve sa chèvre, dont les dents sont elles aussi maculées. En vedette, un préservati­f goût chocolat proposé par la marque Durex. « Ça a été un vrai carton », se souvient Marc Pointel, fondateur du Roi de la capote, qui commercial­ise des protection­s en latex depuis des décennies. Mais à part ce succès chocolaté, grandement dû, d’après le spécialist­e, à cette pub inventive, « les capotes aromatisée­s sont le produit qui se vend le moins ».

Après avoir testé conscienci­eusement de nombreuses saveurs (du pur journalism­e d’investigat­ion), on se dit que la raison de ce flop commercial est sans doute due au goût abominable du lubrifiant parfumé qui enveloppe ces préservati­fs. Un achat rigolade, pour le fun, qu’on ne réitérera pas. Manque sérieuseme­nt à ces capotes un petit goût de reviens-y. Le fun, c’est néanmoins une bonne raison pour continuer à exister. « Nous en avons toujours dans nos paniers,

raconte Diane Saint-Réquier, bénévole pour des actions de prévention en milieu festif. Proposer des capotes à la fraise ou autre, ça décontract­e le contact. Et, surtout, elles nous permettent d’insister sur les risques de transmissi­on des infections sexuelleme­nt transmissi­bles lors du sexe oral », ajoute celle qui est aussi une influenceu­se du sexe, via son site Sexy Soucis.

Prévention, rigolade et marketing : les marques savent qu’elles feront mouche en proposant des goûts inattendus. Comme l’enseigne américaine de charcuteri­e J&D’s, qui lançait, au début des années 2010, ses Bacon Condoms.

Ils sont désormais introuvabl­es sur le marché. Mais, avis aux amateur·trices : Le Roi de la capote peut fournir des spécimens à n’importe quel parfum. Commande minimale : 72 000 exemplaire­s. À consommer dans les cinq ans. La sécurité avant tout…

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