Causette

Plans cultes en cuisine

- Par ARIANE ALLARD

On ne compte plus les scènes de romance ou de sexe filmées au milieu des casseroles. Rien de tel pour ressortir les bons vieux clichés masculins de derrière les fourneaux ! Ce quiz gourmand, qui décrypte, en 10 questions, 10 séquences incontourn­ables du cinéma, devrait t’aider à y voir plus clair…

1. Dans Quai des Orfèvres (1947), grand classique signé Henri-Georges Clouzot, il suffit que Jenny Lamour (Suzy Delair) ouvre son manteau de fourrure, laissant apparaître sa guêpière, pour que le lait dans la casserole se mette à bouillir et que, dans le même temps, son mari (Bernard Blier) soit pétrifié de désir muet. Dirais-tu :

A– Que c’est une séquence intrépide (pour l’époque).

B - Que c’est une séquence lourdingue.

C - Qu’Alfred Hitchcock, grand expert en métaphores sexuelles, a fait mieux/pire dans le genre (tu as le droit de frimer en citant la scène finale de La Mort aux trousses, avec le train qui s’enfonce dans le tunnel).

2. « Amour, amour, je t’aime tant », chante

Peau d’âne (Catherine Deneuve), dans le film du même nom de Jacques Demy (1970). Parée de sa plus belle robe, elle prépare un cake d’amour pour son prince charmant. Dirais-tu :

A – Que Michel Legrand, le compositeu­r de la musique de ce film enchanté, avait décidément un talent fou.

B – Qu’on n’a pas idée de préparer un quatre-quarts pur beurre sans tablier sur sa robe couleur de soleil.

C– Que la jolie femme remisée aux fourneaux histoire d’appâter le prince un peu couillon, ben, c’est non. Sans façon.

3. Une scène de pure comédie, dite « des homards », traverse Annie

Hall, de Woody Allen (1977). On y voit Annie (Diane Keaton) et Alvy (Woody Allen) dans leur cuisine, aux prises avec des homards récalcitra­nts, lui terrorisé, elle morte de rire. Dirais-tu :

A – Que cette scène établit clairement l’échec de la relation entre Annie et Alvy.

B– Que non, pas du tout, ils en pincent évidemment l’un pour l’autre.

C– Que Woody Allen devrait se mettre au bouillon.

4. Le facteur sonne toujours deux fois, signé Bob Rafelson, en 1981, s’est surtout fait remarquer pour sa scène de sexe – brutale et frénétique –, sur une table de cuisine, entre Franck (Jack Nicholson, qui joue un mécano vagabond) et Cora (Jessica Lange, qui joue la femme de son patron). Dirais-tu :

A– Que désir animal et logique criminelle font souvent bon ménage (ils vont, de fait, zigouiller le mari).

B– Qu’il vaut mieux revoir la première version de ce film, réalisée en 1946 par Tay Garnett, avec Lana Turner et John Garfield. Autrement plus noire, cruelle et suggestive. Pas de scène de sexe torride (le code Hayes veille), mais dans l’implicite, ce film est plus transgress­if et sulfureux que la version hardcore de 1981.

C - Qu’une odeur de soufre en cuisine n’est jamais bon signe, de toute façon.

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