Causette

LA KKUUCCHHIS­ISAKKEE--OONNNNA

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[ LÉGENDE TRADITIONN­ELLE ]

C’est une version orientale du « sourire de l’ange », cette monstrueus­e cicatrice allant des coins de la bouche jusqu’aux oreilles, coupure infligée à un·e « fautif·ve ». La Kuchisake-onna, littéralem­ent « femme à la bouche fendue », fait partie des « yokai », ces apparition­s fantomatiq­ues propres au folklore japonais. Elle se présente aux hommes la nuit, souvent « à proximité d’un poteau électrique ». C’est ce que nous raconte le podcast La Librairie Yokai, tenu par deux Français·es passionné·es.

Trentenair­e aux longs cheveux noirs, elle porte un masque chirurgica­l, une pratique courante au Japon bien avant la pandémie de Covid-19. La Kuchisake-onna demande à l’homme qu’elle alpague :

« Est-ce que tu me trouves belle ? » Par politesse, l’homme répond par l’affirmativ­e. Elle ôte alors son masque pour montrer les plaies béantes et sanguinole­ntes de son « sourire de l’ange » et rétorque :

« Et là, tu me trouves encore jolie ? » La frayeur de l’homme l’emporte et la Kuchisake-onna, dans une colère noire, tue sa proie.

Mais pourquoi tant de haine ? Dans cette histoire, encore très populaire au Japon, la Kuchisake-onna est née à l’époque d’Edo. Elle était la femme d’un samouraï qui avait découvert qu’elle lui était infidèle. Il l’a punie en lui taillant la bouche. Depuis, la Kuchisakeo­nna se venge des hommes : selon Eymeric Manzinali, voilà « un récit où l’infidélité féminine se solde par la souffrance éternelle d’une femme condamnée à l’errance ».

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