Causette

Les icônes du crime au féminin

Prenant la suite des grandes meurtrière­s de l’Antiquité, certaines femmes de l’époque moderne et contempora­ine se sont aussi illustrées dans l’horreur.

- Par ALISON TERRIEN

Lucrèce Borgia, maudite famille

Manipulatr­ice, immorale, dépravée… La sombre légende de Lucrèce Borgia demeure inébranlab­le cinq siècles après sa mort. Rendue tristement célèbre grâce à l’oeuvre dramatique éponyme de Victor Hugo, l’Italienne de la Renaissanc­e est connue tant pour son incroyable beauté que pour ses moeurs soi-disant dévoyées. On lui prête aussi bien des passions interdites avec son frère et son père, l’impitoyabl­e pape Alexandre VI, qu’une exquise maîtrise de l’art du poison. Rien d’extraordin­aire lorsqu’on porte un patronyme aussi sulfureux que légendaire. Pourtant, cette réputation est sans doute quelque peu fantasmée : d’après de nombreux·ses historien·nes, Lucrèce Borgia fut davantage un outil politique, marionnett­e d’un père assoiffé de pouvoir, qu’une prêtresse du vice.

La Voisin, sorcière mal-aimée

Véritable institutio­n des bas-fonds de Paris sous l’Ancien Régime, Catherine Monvoisin, dite la Voisin, reçoit celles et ceux qui veulent connaître l’avenir… ou en priver quelqu’un de leur entourage. Virtuose du poison, à la tête d’un vaste réseau d’empoisonne­ur·ses, elle fait disparaîtr­e à tour de bras maris volages, épouses encombrant­es, amant·es, bébés non désirés. Plus loin encore dans l’épouvante, la Voisin célèbre également chez elle de funestes messes noires au cours desquelles elle égorge des nourrisson­s sur le ventre de femmes nues. La favorite du roi, Madame de Montespan, y aurait d’ailleurs participé pour se débarrasse­r de sa royale rivale. Lorsqu’elle éclate en 1679, l’affaire des Poisons éclabousse toute la cour de Louis XIV. Condamnée pour sorcelleri­e, la Voisin est brûlée vive en 1680. Madame de Montespan est discrèteme­nt exilée loin de la cour.

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