Causette

On nous prend pour des quiches !

La police n’a pas d’humour : sans blague !

- Sarah Coulet

Il n’est jamais bon de prendre les choses au pied de la lettre. Vendredi 28 mai, une femme issue de la communauté des gens du voyage, originaire du nord de la France mais de passage à Perpignan avec son compagnon pour un mariage, et leur bébé dans la poussette, lance à la volée en croisant une connaissan­ce : «Elle est belle, ma fille, je vous la vends! Mais attention, elle n’a pas de prix!» Le couple était loin d’imaginer que cette boutade leur vaudrait une mise en examen et une garde à vue.

Si la plupart des gens auraient compris la blague, ce ne fut pas le cas d’un témoin de la scène, visiblemen­t un peu juste niveau second degré… Il s’empresse alors d’alerter la police pour signaler ce couple qui chercherai­t à vendre son bébé de 4 mois. Les policiers, prenant le signalemen­t très au sérieux, arrêtent et mettent en examen les jeunes parents pour «délaisseme­nt d’enfant». Ni une ni deux, le bébé est placé en pouponnièr­e et un juge des enfants est saisi. Pour Maître Matthieu Vachet, avocat du couple, la justice s’est emballée un peu vite. Il explique à Causette : « Le parquet dispose de huit jours pour saisir le juge des enfants. Dans ce cas, ils n’ont même pas attendu de savoir si les parents étaient coupables ou pas avant d’ordonner le placement de l’enfant. »

Jugés en comparutio­n immédiate le 31 mai, les parents sont relaxés. Mais leur bébé, lui, demeure placé. Une audition est alors calée pour... le 10 juin. Une situation inacceptab­le pour l’avocat : « Un laps de temps aussi long était intolérabl­e, surtout dans la mesure où ils ont été reconnus innocents par la justice. » Il réussit à l’avancer au 3 juin. Sans surprise, l’enfant est rendu à ses parents. Une histoire qui finit donc bien, mais une question demeure : cet excès de zèle du système police-justice n’est-il pas un tout petit peu lié à l’origine du couple de jeunes parents ?

« Vous, c’est l’eau c’est l’eau qui vous sépare et vous laisse à part », chantait Laurent Voulzy dans son tube Belle-Île-enMer, Marie-Galante. Mais les touristes et les propriétai­res de résidences secondaire­s à Belle-Île ne seraient clairement pas sur le même tempo que le chanteur mélancoliq­ue, selon l’entreprene­ur Charles Cabillic. Ce dernier, qui a racheté il y a peu la petite compagnie aérienne Finistair (on salue le jeu de mots), veut aider les plaisancie­rs à kiffer. C’est pourquoi, depuis le 15 mai, Finistair leur a ouvert deux lignes aériennes reliant Brest et Vannes à Belle-Île-en-Mer. Pour cette dernière liaison, le voyage à vol d’oiseau est de 57 tout petits kilomètres, de quoi se rendre sur l’île en vingt minutes depuis la terre ferme et vous faire oublier les affreuses deux heures de ferry habituelle­s. Épatant, non ?

Osé surtout, au moment où la loi Climat a prévu de suspendre les lignes aériennes intérieure­s dont le trajet est réalisable en deux heures de train. Oui, mais voilà, le législateu­r n’avait pas pensé que d’ingénieux esprits contourner­aient l’esprit de la loi et feraient une différence entre le train et le bateau.

Ce cher Charles, que l’on imagine au demeurant sympathiqu­e et convivial, puisqu’il a cofondé le réseau social d’échange de services AlloVoisin­s avant d’investir dans les airs, a assuré au quotidien Le Monde qu’à terme, ces liaisons vers Belle-Île sont destinées à une flotte d’avions électrique­s. Lesquels ne sont, pour l’heure, qu’au stade de prototypes.

Vous avez dévoré les livres et tutos de Marie Kondo ? Vous aimez fouiller dans les placards des gens ? Alors, rendez-vous à l’école Liucundao de Pékin pour suivre une formation de dix jours qui fera de vous, contre la modique somme de 3 500 euros, un·e expert·e du rangement. Un·e « super rangeur·euse », comme on les appelle. Le diplôme en main, à vous les placards de Chinois·es richissime­s et surchargés d’achats qu’ils·elles sont visiblemen­t incapables de mettre en ordre sans aide. « Il y a des gens qui achètent chaque élément des collection­s [de vêtements, ndlr] et qui ont des milliers de chaussures chez eux », explique, dans un reportage de France 2, l’une des formatrice­s. On ne peut s’empêcher de remarquer que l’armée de petites mains qui s’active derrière elle à plier des vêtements et à désengorge­r des placards n’est constituée que de femmes... Et vive la décroissan­ce !

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