L’ESSAYER, C’EST L’ADOPTER

La maternité dans tous ses états : tel pourrait être le sous-titre du nouvel opus de Naomi Kawase (Still the Water, Vers la lumière, Les Délices de Tokyo). Mais il ne rendrait pas compte de la délicatesse minutieuse avec laquelle la cinéaste japonaise aborde ce sujet abyssal. Zoomant sur la difficile thématique de l’adoption, elle choisit de suivre le parcours de deux mères que tout oppose a priori, cela avec une rare compassion…

Épousant le point de vue de chacune, sans jamais les mettre en concurrence ni les juger, True Mothers s’ouvre sur l’histoire de Satoko et de son mari, Miyokazu. Issu de la classe moyenne, ce couple attachant adopte un bébé après l’échec des traitements contre l’infertilité. S’ensuivent six ans de bonheur, toujours teintés d’inquiétude, jusqu’au coup de fil impromptu d’une jeune fille marginale, Hikari, qui se dit la mère biologique du petit garçon et leur demande de l’argent. Une seule question se pose alors : qui est la maman véritable de l’enfant ?

Attention, le treizième long-métrage de Naomi Kawase a beau être romanesque, il ne relève ni du thriller (même s’il est jalonné de rebondissements) ni du mélo (même s’il est poignant). Certes, la réalisatrice compose comme à son habitude un récit très soigné, jalonné de beaux plans d’insert sur des arbres qui frissonnent (par exemple). Mais ce qui frappe avant tout dans cette chronique vibrante, c’est son honnêteté. Voire sa modestie. Au plus près des personnages, et peut-être de la propre histoire de Naomi Kawase ?

De fait, elle a elle-même été abandonnée par ses parents, puis élevée par son grand-oncle et sa grand-tante.

True Mothers, de Naomi Kawase. Sortie le 28 juillet.