Causette

L’intelligen­ce artificiel­le m’a tuER

- Anna Cuxac

C’est une bien belle époque, celle dans laquelle l’intelligen­ce artificiel­le vous aide à choisir la prochaine série que vous allez dévorer, vous rappelle de passer un coup de bigo à Mamie à un créneau précis le dimanche après-midi ou vous suggère de faire un régime si son logiciel perçoit que vous vous relâchez un peu trop niveau masse graisseuse. Très bientôt, ce nec plus ultra de technologi­e pourra décider si vous êtes bien apte à mourir. C’est en tout cas le souhait de l’associatio­n Exit Internatio­nal, qui vient d’annoncer que sa capsule de suicide autonome Sarco venait de passer le cap d’un examen juridique en Suisse, où elle espère implanter Sarco « dès 2023 ».

Concrèteme­nt, Sarco est une cabine haute technologi­e, ressemblan­t à un vaisseau spatial une place dans lequel se glisser pour enclencher le dernier voyage. En trente secondes après avoir répondu à un questionna­ire, la personne désireuse de procéder à un suicide assisté se coupera du monde définitive­ment et sans souffrance, grâce à l’inhalation d’une grosse dose d’azote, se substituan­t ainsi à l’oxygène vital.

Une démarche pour le droit à mourir dans la dignité qui laisse perplexe : pourquoi donc vouloir « enlever toute forme de contrôle psychiatri­que [et donc humain, ndlr] du processus », comme le plaide l’inventeur de Sarco, Philip Nitschke, dont le nom sonne étrangemen­t comme celui de Nietzsche ? Lequel, pourtant misanthrop­e, pensait d’ailleurs que la mort était au contraire l’occasion de la solidarité humaine : « Combien étrange que l’unique certitude, l’unique sort commun n’ait eu à peu près aucun empire sur les hommes et que ce dont ils sont le plus éloignés, c’est de se sentir comme une confrérie de la mort. * » ●

* Le Gai Savoir.

Selon Cosmopolit­an, il existerait LE mot qui « pourrait mettre fin immédiatem­ent à [une] dispute [de couple] ». Ce précieux petit sésame ? « Aïe. » Tout simplement. Selon le thérapeute conjugal et soi-disant expert en relations Hal Runkel, il suffirait en effet d’employer ces trois petites lettres pour faire cesser illico presto les attaques verbales de son ou sa partenaire au cours d’une dispute. « En employant ce terme, “aïe”, vous montrez à l’autre que vous êtes blessé·e et qu’il ou elle est allé·e trop loin », précise l’article. Car pour le magazine féminin, « c’est en dévoilant sa vulnérabil­ité que le conflit pourra être désamorcé ». Et il y aurait également deux mots « à ne surtout pas prononcer lors d’une dispute de couple » : « toujours » et « jamais ». Merci Cosmo car grâce à toi, plus besoin de lutter contre les violences conjugales, il suffit d’un dico. ●

 ?? ??
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France