Valérie Rey-Robert
Autrice féministe et fondatrice du blog Crêpe Georgette
« C’est symbolique, rien de plus. C’est important que ce genre de journées existe, mais il ne faut pas les surinvestir en se disant qu’il va se passer des choses extraordinaires. En 2008, quand j’ai lancé mon blog, on parlait des droits des femmes une à deux fois par an, sous l’angle du fait divers ou de Marie Trintignant. C’était extrêmement violent, dans ce contexte, de voir tous les journaux faire consciencieusement leur papier sur le sujet le 8 mars et, le lendemain, n’en avoir rien à faire. Ce qui a changé la donne, c’est le travail acharné des féministes au quotidien. Aujourd’hui, le 8 mars peut être l’occasion de piqûres de rappel, mais on se prend parfois des claques, comme l’année dernière avec Libération [le quotidien a publié un témoignage de violeur et l’a mis en Une, ndlr]. J’éprouve malgré tout une affection pour cette journée, car j’ai plein de souvenirs de manifs le 8 mars. Mais j’accorde plus d’importance à la journée du mois de novembre contre les violences faites aux femmes. C’est plus précis. Le 8 mars aborde tellement de sujets que c’est compliqué de faire émerger une parole. » ●
“Ce qui a changé la donne, c’est le travail acharné des féministes au quotidien”
Valérie Rey-Robert, autrice féministe et fondatrice du blog Crêpe Georgette