ÉRUPTION DE DÉSIR
Tournant les premières pages, on a l’impression d’avoir déjà lu des histoires comme ces Frénétiques.
Mais on y reste, on y plonge et on est pris dans un récit fait d’accélérations-décélérations. Tant par la vigueur du verbe que par les images de plus en plus luxuriantes qu’il produit. On est comme Ada, cette mère célibataire qui a pris des vacances avec son fils de 10 ans.
Elle arrive là, en Italie, sur une île volcanique. Elle n’a pas baisé depuis un an, elle n’a aucune expérience avec les femmes, mais la voilà subjuguée par cette jeune rousse « au corps de liane », Eva, qui réside dans la même pension qu’elle.
Roman d’initiation sentimentale, histoire sensuelle, le texte prend ensuite une ampleur et des directions plus déroutantes, sans jamais perdre sa verve en route. La charge érotique est exacerbée par les paysages, par les retournements de situation, par les risques permanents d’éruption. Tout, ici, mêle Éros et Thanatos. Dans ses essais (Petit éloge de la jouissance féminine, Femme absolument) comme dans ses fictions (c’est sa quatrième), Adeline Fleury verbalise sans fard les questions du corps, du sexe, de la féminité. Sur le fond, sur la forme comme par son rythme, ce roman provoque réflexion et excitation. ●
Les Frénétiques, d’Adeline Fleury. Éd. Julliard, 208 pages, 19 euros. Sortie le 3 mars.