Dans la splendeur de la nuit
« Du calme, les vivants ! » C’est la phrase préférée de Dany Laferrière. Ce conteur intrépide appelle, depuis trente-cinq ans, ses lecteur·rices à l’immobilité, à la contemplation. Voyager, changer le monde oui, mais par l’imagination. Avec Dans la splendeur de la nuit, son nouveau récit poétique illustré à la main, l’académicien nous entraîne à la recherche d’un poème, dans la chaleur tropicale de Port-au-Prince. Au fil de cette odyssée nocturne, on croise, comme dans un rêve, les figures intérieures qui composent le narrateur, avatars de l’écrivain : un petit garçon, un tigre, un jaguar, un arbre, un hibou, mais aussi Mao Tsé-toung, André Malraux et pour finir le grand poète de l’antiquité chinoise Li Po, à qui ce livre rend hommage. Dans la lignée de L’Énigme du retour, qui lui valut le prix Médicis, Dany Laferrière nous offre des « décharges électriques » à chaque page. De celles que l’on peut éprouver lorsqu’un poète, aussi fou et généreux que lui, nous déconnecte et nous rend libres ! ●
Dans la splendeur de la nuit, de Dany Laferrière, de l’Académie française. Éd. Point Poésie, 144 pages, 10,90 euros. Sortie le 4 mars. Et L’enfant qui regarde. Éd. Grasset, 64 pages, 7,50 euros. Sortie le 9 mars.