RAYMOND RADIGUET : LA RÉVÉLATION
Peu de gens savaient, Pierre Barillet l’a révélé. Raymond Radiguet, météore de la vie littéraire, écrit deux chefs-d’oeuvre, Le Diable au corps, Le Bal du comte d’orgel, et meurt à 20 ans de la fièvre typhoïde. Choyé, admiré par Jean Cocteau, et aimé de lui, Radiguet devient une légende, jalousement veillée par Cocteau. Or, le dernier amour de Radiguet ne fut pas Jean Cocteau. Il se nommait Bronia Clair, femme de René Clair, que fréquentaient Barillet et Grédy depuis qu’ils avaient collaboré au scénario du film Les Belles de nuit (1952). Bronia est l’épouse effacée, presque soumise, de ce metteur en scène célébré partout, académicien, assez froid. Il meurt en 1981. Pierre Barillet demeure l’ami de Bronia. Un jour, elle lui dit : « Veux-tu que je te raconte mon histoire avec Radiguet ? » Et Bronia Clair, née Perlmutter, d’origine polonaise, se confie à Pierre Barillet. Elle livre tout de cette brève passion. En 1923, Radiguet est follement épris, il veut l’épouser. Elle a 17 ans, elle est belle, audacieuse, fréquente la bohème de Montparnasse, pose pour les peintres et les photographes. On connaît la fin. Cocteau fera tout pour effacer le nom de Bronia du destin de Radiguet. Après ses confidences, elle s’opposera à leur publication. Elle meurt à son tour en 2004. Le témoignage de Bronia par Pierre Barillet paraît aux éditions La Tour verte, dans la collection « États d’âme ». Il est d’une lecture indispensable. •