Complot des blouses blanches aux USA ?
C'est le nouveau gimmick des racistes blancs américains : faire analyser son ADN par une start-up biotech puis publier les résultats sur les réseaux sociaux pour démontrer la pureté de son pedigree. Cette mode a été lancée par Richard B. Spencer, l'un des porte-parole les plus en vue de l'alt-right (« droite alternative ») qui rejette les conservateurs traditionnels et soutient le suprématisme blanc. En janvier, Spencer a twitté les résultats de son analyse ADN. Bingo, ses ancêtres sont certifiés blancs de blancs à 99 % minimum. Mais ce petit jeu peut s'avérer dangereux, comme l'a découvert à ses dépens l'activiste suprématiste et négationniste Craig Cobb. Lors d'un talk-show sur NBC où il était en plateau, la présentatrice Trisha Goddard avait révélé en direct les résultats de son test ADN, lequel indique un héritage génétique à 14 % d'origine d'afrique subsaharienne… Un scoop que Trisha a assorti d'un commentaire pas piqué des vers : « Chéri, il paraît que vous avez du sang noir dans les veines ! » Craig Cobb n'est pas le seul raciste à se trouver dans cette situation embarrassante. Deux sociologues, Aaron Panofsky (UCLA) et Joan Donovan (Université de Montréal), ont analysé des milliers de commentaires laissés sur le forum du site suprématiste Stormfront. Les deux chercheurs se sont intéressés aux messages des internautes déçus par leur ADN et aux réactions de leurs contacts. Eh bien, plutôt que de se moquer de leurs pauvres camarades au sang impur, les suprématistes rejettent massivement le principe des tests ! Certains expliquent sans rire que la généalogie old school est bien plus fiable que la biologie. Et, sans surprise, nombre d'internautes de Stormfront affirment que les tests ADN font partie d'un complot juif dont l'objectif est de faire douter d'eux-mêmes les Américains de pure race. Et, bien sûr, si les médias ne dénoncent pas ce scandale, c'est qu'ils sont tenus par… •