La bataille d'alger n'aura pas lieu
Le mythe de l'« Europe-forteresse » n'en finit plus d'inspirer les tracts altermondialistes et autres ONG réclamant la régularisation des sans-papiers. Cette littérature indigeste fustige généralement notre égoïsme d'occidentaux repliés sur leur pré carré. Pourtant, pour ne parler que du Bassin méditerranéen, la rive nord n'a pas le monopole de l'absence de coeur. Depuis 2016, plus de 10 000 migrants auraient été interpellés et refoulés en plein désert, au sud de Tamanrasset, à la frontière avec le Niger. Venus pour gagner l'europe, beaucoup échouent dans leur projet et s'installent définitivement en Algérie. Comme le rapporte Le Point, une armée de twittos algériens s'est récemment lâchée contre ces travailleurs africains clandestins payés au lance-pierre. Florilège : « Il faut les exterminer comme des rats, car ils vivent comme des rats. » « Rentrez chez vous ! »« C’est une occupation intérieure. » « Chassons-les pour préserver nos enfants et nos soeurs ! » « Ils violent et répandent le sida dans nos villes. » Le sort des immigrés subsahariens n'est pourtant guère enviable : à Bab El Oued ou Zéralda, ils peuplent les bidonvilles algérois qui feraient regretter la jungle de Calais et affrontent un délit de faciès généralisé. La branche algérienne d'amnesty International a certes tenté d'alerter l'opinion sur les expulsions de sans-papiers, mais bizarrement aucun artiste engagé n'a dénoncé ces « rafles » qui rappellent les heures les plus sombres de la traite arabo-musulmane… •