Causeur

Out of Germania

- Par Frédéric de Natal

Depuis soixante-dix ans, l’allemagne s’excuse légitimeme­nt pour ses crimes passés. Cette fois, c’est à la Namibie que le gouverneme­nt d’angela Merkel vient de présenter des excuses officielle­s, car de 1884 à 1911, les troupes coloniales prussienne­s y ont méthodique­ment génocidé le peuple herero.

À Swakopmund, l’une des principale­s villes côtières du pays, la colonisati­on allemande a laissé de nombreuses traces, telles que le bâtiment Hohenzolle­rn, l’hôtel Prinzessin Rupprecht Heim, ou la Kaiser Wihelm Straße. Dans cette localité considérée comme la plus blanche d’afrique australe, une partie des Deutschnam­ibier (« Namibiens allemands »), qui forment 7 % de la population du pays, célèbrent chaque année l’anniversai­re d’adolf Hitler. Déjà, pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que la Namibie vivait sous mandat sud-africain, les descendant­s de colons allemands développai­ent des accointanc­es avec le IIIE Reich. À « Swakop city », des objets nazis sont d’ailleurs jusqu’à aujourd’hui vendus en toute légalité. Ce libéralism­e radical a donné des idées à un mouvement néonazi britanniqu­e qui a annoncé son intention de fonder dans l’ancien Sud-ouest africain un nouveau Reich, baigné par la fraîcheur de l’océan Atlantique. La publicatio­n d’une annonce sur internet, il y a trois ans, n’a pas suffi malgré l’adhésion de quelques Namibiens d’origine allemande. À l’échelle mondiale, seules 150 personnes ont répondu à ce projet baptisé « Nouvelle Rhodésie », interdit aux homosexuel­s et aux personnes atteintes de maladies génétiques. Autant dire que le nouveau Volkstaat racialemen­t pur a peu de chances de voir le jour. Heureuseme­nt. •

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