Out of Germania
Depuis soixante-dix ans, l’allemagne s’excuse légitimement pour ses crimes passés. Cette fois, c’est à la Namibie que le gouvernement d’angela Merkel vient de présenter des excuses officielles, car de 1884 à 1911, les troupes coloniales prussiennes y ont méthodiquement génocidé le peuple herero.
À Swakopmund, l’une des principales villes côtières du pays, la colonisation allemande a laissé de nombreuses traces, telles que le bâtiment Hohenzollern, l’hôtel Prinzessin Rupprecht Heim, ou la Kaiser Wihelm Straße. Dans cette localité considérée comme la plus blanche d’afrique australe, une partie des Deutschnamibier (« Namibiens allemands »), qui forment 7 % de la population du pays, célèbrent chaque année l’anniversaire d’adolf Hitler. Déjà, pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que la Namibie vivait sous mandat sud-africain, les descendants de colons allemands développaient des accointances avec le IIIE Reich. À « Swakop city », des objets nazis sont d’ailleurs jusqu’à aujourd’hui vendus en toute légalité. Ce libéralisme radical a donné des idées à un mouvement néonazi britannique qui a annoncé son intention de fonder dans l’ancien Sud-ouest africain un nouveau Reich, baigné par la fraîcheur de l’océan Atlantique. La publication d’une annonce sur internet, il y a trois ans, n’a pas suffi malgré l’adhésion de quelques Namibiens d’origine allemande. À l’échelle mondiale, seules 150 personnes ont répondu à ce projet baptisé « Nouvelle Rhodésie », interdit aux homosexuels et aux personnes atteintes de maladies génétiques. Autant dire que le nouveau Volkstaat racialement pur a peu de chances de voir le jour. Heureusement. •