Effet d'aubaine en Albanie
La réactivité française face à la crise des migrants a été si remarquable qu’elle a généré une demande supplémentaire inattendue, en Albanie. Les ressortissants de ce petit pays (2,9 millions d’habitants) représentaient en 2017 le plus fort contingent de demandeurs d’asile, et la plus forte proportion de personnes hébergées dans les CADA, devant les Afghans et les Syriens ! Ils n’apparaissaient même pas dans les statistiques des réfugiés il y a quatre ans seulement. L’asile, au sens juridique, sera refusé à 99,99 % d’entre eux. L’albanie est classée « pays d’origine sûr » par l’office français pour la protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra). Les réseaux de passeurs ont su vendre à leurs compatriotes, qui émigrent pour des raisons économiques, l’efficacité de la prise en charge en France, devenue la première destination européenne des migrants albanais. Les réseaux ont fini par être victimes de leur succès. Depuis septembre 2017, Paris collabore avec les autorités albanaises contre l’immigration illégale. Un accord a été officialisé le 15 décembre 2017. Plusieurs policiers albanais sont venus travailler à l’intérieur, comme agents de liaison. Les résultats ne se sont pas fait attendre. Entre janvier 2017 et janvier 2018, le nombre de dossiers déposés par des demandeurs d’asile albanais a baissé d’un tiers (34 %). •