L'interminable chute
1967-1972 : Construction de Grigny 2 (5 000 logements), une des plus grandes copropriétés privées de France, ainsi que de la Grande Borne (3 775 logements), vaste ensemble d’immeubles de logements sociaux constitués de dizaines d’immeubles de deux à quatre étages. 1975 : Ex-village de 3 000 habitants, Grigny atteint 27 000 habitants, chiffre inchangé quarante ans plus tard. Années 1980 : Exode massif des classes moyennes, 750 logements de la Grande Borne sont déclarés insalubres, pour cause de malfaçons. 1999 : Caroline Mangez, journaliste à Paris Match, publie La cité qui fait peur, chez Albin Michel, résultat de trois mois en immersion à Grigny. Le livre déclenche une vive polémique, rapidement étouffée. 2005 : La part des mineurs d’origine étrangère dépasse 70 %. 2006 : Le revenu médian par ménage est inférieur à 10 000 euros. Grigny pointe dans les 40 communes de plus de 50 foyers les plus pauvres de France. Juillet 2016 : Le gouvernement annonce un plan d’urgence pour Grigny. Septembre 2016 : Peu convaincu par le plan d’urgence, le groupe Casino ferme son hypermarché. Grigny se retrouve quasiment sans commerces de proximité. Octobre 2016 : Une bande de la Grande Borne attaque et incendie deux voitures de police, en plein jour. Une policière et un adjoint de sécurité sont gravement blessés. Treize suspects sont renvoyés aux assises en juillet 2018. 2017 : La police multiplie les opérations à la Grande Borne, avec plusieurs centaines d’interpellations à la clé. 2018 : L’établissement public foncier d’île-de-france rachète des appartements par dizaines à Grigny 2, dans le cadre d’une opération de requalification des copropriétés dégradées (Orcod).