Dans la tête d'un antisémite
Son physique de khâgneux binoclard cache un maurrassien canal historique. À 22 ans, Cyriaque se targue d’avoir été exclu de l’action française pour antisémitisme. Aujourd’hui, membre de l’association dissidente « Amitié et Action française », proche d’alain Soral, de Jérôme Bourbon (Rivarol) et de l’essayiste antisémite Hervé Ryssen, il a partagé leur estrade le 19 janvier lors d’un meeting organisé au nom du « pays réel ». Pour autant, Cyriaque ne fantasme aucun coup de force. « Rien ne va se gagner par des manifs. On n’a pas réussi le 6 février 1934, pourquoi on réussirait maintenant ? » Sur un plan plus métapolitique, cet enfant de la contre-révolution catholique s’assigne la mission de conscientiser les Français « qui n’attendent plus rien des politiques » et « attaquent chez Macron la puissance de l’argent et des lobbies, le président des Rothschild ». Complotiste assumé, Cyriaque n’y va pas par quatre chemins : « Les mecs qui ont le pouvoir, c’est la communauté juive et la franc-maçonnerie », qu’il dit infiltrées jusqu’au sommet de l’action française. « Je connais plein de juifs. On s’entend très bien, y’a aucun souci entre nous, mais au point de vue politique, ils n’ont pas à avoir le pouvoir. Soral a largement raison. » Quid des récentes inscriptions et agressions antisémites ? « À Marseille, les tags “juif” ont été faits par… un juif. “Jüden”, ça peut aussi bien venir d’un manipulateur d’extrême gauche que d’un sympathisant du site [antisémite] Democratie participative qui veut troller. » Décidément, la France bouge. •