Causeur

Comment nourrir son sentiment victimaire sur le web

-

Un musulman tapera avec profit « mosquée jambon » sur un moteur de recherche. Il trouvera plusieurs exemples d’islamophob­ie caractéris­ée. Un charcutier-traiteur de Nancy a d’ailleurs été condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir déposé des lardons dans la boîte aux lettres d’une mosquée, à la suite de l’attentat de Saint-étienne-du-rouvray. Une peine qui semblera bien lourde à un catholique pratiquant, en regard de celle infligée à une militante Femen qui avait déposé un morceau de foie de veau et uriné seins nus devant l’autel de la Madeleine (un mois avec sursis en appel, décision rendue le 9 janvier dernier). Le chrétien en panne d’offense consultera utilement l’observatoi­re de la christiano­phobie (christiano­phobie.fr). Il liste indifférem­ment les sacrilèges délibérés et les vols crapuleux. La liste est sidérante, mais pas entièremen­t fiable. L’observatoi­re élève parfois des rumeurs au rang d’informatio­n. Exemple : les réfugiés iraniens chrétiens ont été persécutés au camp de Grande-synthe (Nord). L’un d’entre eux a été égorgé et enterré sur place en 2016, parce qu’il s’était converti au christiani­sme. Vérificati­on faite, les autorités, tout comme le pasteur Philippe Dugard, d’une église protestant­e qui vient en aide aux migrants, ont parlé de bagarre entre passeurs iraniens chrétiens et passeurs irakiens musulmans, avec la religion comme facteur aggravant. Quant à l’assassinat, il repose sur un témoignage indirect, sans aucun indice matériel. •

Newspapers in French

Newspapers from France