La défaite du retour
Nous finirons ensemble, de Guillaume Canet Sortie le 1er mai
Le gang Canet-cotillard-lellouche and co a donc de nouveau frappé. Après le terrifiant Les Petits Mouchoirs, voici les mêmes personnages quelques années plus tard avec ce Nous finirons ensemble, titre parfaitement vulgaire. C’est l’anti-pialat et son Nous ne vieillirons pas ensemble. Les deux programmes sont antinomiques, les deux films à l’opposé. Les bobos-bofs de Canet se retrouvent toujours sur la même plage de luxe d’une France absolument hors-sol, dont les seuls frissons portent manifestement sur la découverte de l’homosexualité chez les pères de famille. Livrés à eux-mêmes, sans véritable scénario à défendre, sans personnages vraiment écrits, les acteurs cabotinent allégrement, François Cluzet en tête. Ici pas de gilets jaunes, mais juste des gilets de sauvetage en mer pour une scène de chantage à l’émotion à la suite d’une disparition d’un enfant dans les flots déchaînés. On imagine aisément la retenue dont est alors capable Marion Cotillard dans le rôle de la mère folle d’angoisse…
Tout est à l’avenant dans ce pur produit d’une certaine tendance du cinéma français, comme disait
Truffaut en son temps. Le fric y ruisselle depuis les maisons et voitures de luxe jusqu’au cachet des acteurs, en passant par une idéologie de classe. Quant au spectateur, il ne reçoit rien, sinon le sentiment d’être méprisé par un film qui finit par faire rire tant il est ridicule. •