Au terminus de la prétention
Chanson douce, de Lucie Borleteau Sortie le 27 novembre
Le malicieux Michel Audiard a dit un jour qu’il valait mieux adapter un mauvais livre, car à l’arrivée cela pouvait faire un bon film... Le film de Lucie Borleteau adapté du roman Chanson douce, de l’omniprésente et convenue Leïla Slimani, lui donne malheureusement tort. De ce roman lourdement démonstratif, la cinéaste fait naître un film terriblement maladroit pour raconter l’histoire d’une folie ancillaire. Incarnée sans finesse par Karin Viard, dont la dangerosité potentielle clignote trop tôt, cette petite héritière solitaire des soeurs Papin ne trouve pas ici son Chabrol tendance La Cérémonie. Les bobos parisiens ont remplacé les bourgeois provinciaux d’hier. Mais l’acidité a disparu. Reste un drame de la folie ordinaire dont on se fiche éperdument. Tout ici est téléphoné, attendu, prévisible, et on se surprend à espérer le massacre des innocents à force d’ennui, de répétition et de prétention stylistique. •