Aux arbres citoyens
Le saviez-vous ? Nous allons tous mourir. À cause de l’effondrement, du désastre climatique, de la mort des koalas en Australie et de l’engagement insuffisant des Français dans le tri des déchets. Des scientifiques aux lunettes carrées, pleins de certitudes, ont même donné la date : ce sera pour 2050. C’est la conclusion d’un rapport récent de Breakthrough (National Centre for Climate Restoration), basé en Australie. Selon ces chercheurs, il ne nous resterait qu’une trentaine d’années avant de manger les pissenlits par la racine. D’ici trente ans, il va falloir réfléchir à l’« après ».
Pour repenser la mort, allons plus loin que les cercueils biodégradables en carton, ou les cortèges funéraires hippomobiles à zéro émission carbone. L’heure du compost humain a donc sonné ! Cette pratique consiste à transformer les morts en engrais naturel, pour respecter l’environnement. Poussière tu redeviendras poussière. Humain tu deviendras complément nutritif et fertilisant pour champs de maïs. La perspective peut faire rêver un authentique écologiste, autant qu’une heure de pédalo avec Greta Thunberg.
À Seattle, la société Recompose propose ce service. Après accélération de la décomposition des corps, chaque humain pourrait donner jusqu’à un mètre cube de compost. Finie la crémation qui libère des gaz de combustion, finis les cercueils enfouis sous terre qui polluent. Vive l’avenir de la mort écolo où chaque cadavre permet de nourrir de nouvelles vies. Ah, le beau cycle vertueux ! Les techniques de l’équarrissage pour tous enfin appliquées aux humains. Ainsi s’achèvera la trajectoire millénaire qui nous aura menés des extraordinaires momies égyptiennes à la métamorphose de l’humain en farine animale. •