Causeur

Chacune cherche son gland

- Par Thierry Henrion

Comment fabriquer une usine à cash ? Rien n’est plus simple. On greffe une recette marketing qui marche – la démonstrat­ion-vente à domicile – sur un créneau porteur, par exemple le sexe. Cela donne le « Tupperware » du sextoy. C’est le marché que laboure Soft Love, l’entreprise belge à l’initiative de la chasse aux sextoys qui aura lieu le 19 avril dans la région de Namur.

L’idée consiste à inviter les participan­ts à retourner un champ truffé de plus d’un millier de sextoys, comme on irait à la chasse aux oeufs de Pâques. Les riverains, eux, redoutent certaineme­nt moins le passage des hardes de sangliers qui sévissent dans la région que cette masse ludique venue retourner le sol à coups de bêche en quête de plastique. Et comme l’opération n’a pas oublié d’être caritative, elle n’est pas gratuite. Pour y participer, il vous en coûtera près de 20 euros, bêche comprise. Cette année, c’est l’endométrio­se, un trouble qui rend l’utérus douloureux au gré des cycles, qui sera à l’honneur.

Les hommes ne sont pas invités, mais tolérés à titre d’accompagna­nts. Par ailleurs, 300 places sur les 6 500 leur sont réservées, à condition qu’ils se déguisent. But du jeu : leur ôter toute trace de virilité. L’événement qui en est à sa dixième édition attire des foules – délire et bonne cause sur fond de morosité sexuelle généralisé­e. Le catalogue de Soft Love proposant des plugs anaux, la prochaine édition verra peut-être la recherche sur les hémorroïde­s bénéficier d’un coup de pouce. Pas très sexy, certes. Mais en tant que mal non discrimina­nt, en ces temps où le sexisme menace de toutes parts, les hémorroïde­s tirent leur épingle du jeu. •

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