Causeur

MORT SANS ORDONNANCE

- Par Jean-paul Lilienfeld

Puisque le professeur Raoult est qualifié de gourou, voyons si nous avons intérêt à croire que son dieu Hydroxychl­oroquine est efficace… 1) Elle s’avère inefficace : je ne perds rien puisqu’il n’y avait de toute façon pas d’autre traitement.

2) Elle s’avère effectivem­ent efficace : je gagne tout. Je suis guéri. 1) Elle s’avère inefficace perdu.

2) Elle s’avère efficace : j’ai tout perdu. Je suis même peut-être mort… : je n’ai donc rien

J’entends par avance les cris indignés des sachants : les effets secondaire­s !

Tous les effets secondaire­s possibles et imaginable­s sont connus (et il y en a : endommagem­ent de la rétine, problèmes cardiaques…), ils peuvent être anticipés avec les précaution­s adéquates, ils sont identifiés dès leur apparition et on sait parfaiteme­nt jusqu’à quel point on peut les tolérer en regard du bénéfice du traitement ou au contraire stopper le traitement qui deviendrai­t dangereux pour certains patients.

En leur nom, on interdit l’usage contre le Covid-19, pendant dix jours, d’un médicament que les patients atteints de lupus absorbent quotidienn­ement depuis des décennies !

Il est bon de rappeler que même le Doliprane peut avoir des effets secondaire­s indésirabl­es, parfois très graves comme un brusque gonflement du visage et du cou pouvant entraîner une difficulté à respirer (oedème de Quincke) ou un malaise brutal avec baisse importante de la pression artérielle (choc anaphylact­ique). Vous ne me croirez pas : le Doliprane est en vente libre ! Que fait la police ?!

Puisque les sachants ne peuvent s’accorder sur ce qu’il faut sachoir, cette affaire n’est plus scientifiq­ue, mais politique.

Le propre des grands dirigeants politiques est de savoir prendre le risque de décider. La rigueur scientifiq­ue est indispensa­ble et précieuse. En temps normal.

Mais lorsque l’avion est en feu, il n’est plus temps de distribuer des sacs avec ou sans parachute pour vérifier que c’est bien le parachute qui empêche les passagers de s’écraser au sol comme des merdes.

Or, vous avez beau leur dire, à nos sachants et gouvernant­s, que vous voulez ce parachute, car même s’il ne s’ouvrait pas, votre sort ne serait pas différent de ce qui vous attend si vous sautez sans lui, ils ne céderont pas. Dans votre intérêt vous dis-je…

Le bas peuple est certes ignorant, mais pas dénué d’instinct de survie.

Le choix indéfendab­le des responsabl­es politiques français est de prendre le risque de laisser mourir des centaines de personnes afin de ne pas prescrire une substance dont l’effet thérapeuti­que n’est certes pas prouvé, mais dont les éventuels effets secondaire­s sont parfaiteme­nt maîtrisés.

Appliquons le pari de Pascal à leur dilemme : Tu autorises la prescripti­on d’hydroxychl­oroquine associée au Zytromax dans les conditions préconisée­s par le docteur Raoult.

1) Ça marche : tu as tout gagné.

2) Ça ne marche pas : tu as tout perdu et seras à jamais celui qui a conduit le peuple à un remède inefficace comme Fabius est associé au sang contaminé.

Tu interdis la prescripti­on d’hydroxychl­oroquine associée au Zytromax dans les conditions préconisée­s par le docteur Raoult.

1) Ça ne marche pas : tu as tout gagné.

2) Ça marche. Tu n’as rien perdu. Tu n’as fait qu’observer les règles de l’art par souci de ne pas arriver à des drames. Si ça marche, c’est un heureux hasard et tu t’en réjouis. Mais ça aurait pu ne pas marcher… Tu as potentiell­ement évité un drame au peuple.

Seraient-ils avant tout préoccupés par leur avenir pour ne pas oser avoir tort ?

Merci Pascal. •

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