Causeur

Marcel Gauchet Les mondialisa­teurs n'ont pas rendu les armes

On nous répète que plus rien ne sera comme avant. Le philosophe Marcel Gauchet en doute. L'exécutif ne sachant plus à quels saints se vouer, dès que le virus aura le dos tourné, le règne des économiste­s risque de succéder au gouverneme­nt des médecins. Et

- Propos recueillis par Élisabeth Lévy

Causeur. Depuis le début de l'épidémie, qu'avez-vous appris sur notre société ? Les hyperindiv­idus que nous sommes peuvent-ils se muer en peuple discipliné et en quelque sorte kantien ?

Marcel Gauchet.

Il n’y a pas que la peur pour nous le rappeler. Souvenezvo­us du 11 janvier 2015. La colère et le refus de plier devant la menace ont révélé alors la même capacité intacte de faire peuple. Mais notre mode de vie est un anesthésia­nt majeur à cet égard, à tel point qu’on peut se demander s’il serait possible d’incorporer un peu de cette puissance dans la marche habituelle de nos sociétés. Cet équilibre me semblerait préférable au modèle chinois, où c’est une autre peur qui sert de rappel : celle du Parti. Elle n’est pas toute l’explicatio­n, c’est d’accord. Mais nous n’avons à notre dispositio­n ni l’héritage de la discipline confucéenn­e ni l’aspiration nationalit­aire à une grandeur retrouvée. Il nous reste juste à espérer qu’il existe une troisième voie entre l’anarcho-consuméris­me irresponsa­ble et la mobilisati­on policière.

D'une façon générale, il est vrai que les pays, même démocratiq­ues, où la discipline sociale est plus forte s'en sortent mieux…

Nous ne nous distinguon­s pas sur ce chapitre, c’est connu. Mais dans l’ensemble, les démocratie­s occidental­es, avec des nuances, n’ont pas fait montre de beaucoup plus de réflexion stratégiqu­e et de faculté d’anticipati­on que nous. Le mal est plus large et plus profond que la vieille indiscipli­ne gauloise.

Du reste, à côté de ces marques extérieure­s d'indiscipli­ne, on sent surtout monter une envie de s'en remettre au contrôle étatique. Nul ou presque ne conteste le pouvoir des experts ni les suspension­s des libertés adoptées pour notre bien. Sommes-nous mûrs pour la soumission volontaire ?

mensonges. C’est une donnée que toute critique sensée se doit de prendre en compte.

Comme après Charlie et le Bataclan, nous sommes dans l'effusion permanente. On applaudit à 20 heures les soignants et pas un discours ministérie­l n'oublie de mentionner les héros du quotidien qui prennent des risques pour nous. Que vous inspire cette sentimenta­lisation du débat public ?

Ce n’est pas d’aujourd’hui, les bons sentiments sont un moyen de ne pas penser et de se dispenser d’agir. Puisque nous compatisso­ns, puisque nous marquons notre reconnaiss­ance, tout va bien, ne nous demandez pas en plus de réfléchir aux raisons de votre dénuement et à la manière de les corriger. A-t-on mieux payé les policiers après Charlie ? Paiera-t-on mieux demain les héros du quotidien dont vous parlez ? Remettrat-on l’utilité sociale et la qualité du travail au centre des valeurs collective­s et de la façon de les traduire concrèteme­nt ? J’aimerais bien, c’est même mon rêve le plus cher, mais j’ai des doutes, tellement ce serait une rupture complète avec la logique qui nous mène depuis quarante ans.

La question du civisme est devenue un enjeu moral (et un alibi pour emmerder son prochain). Il ne suffit pas que nous respection­s les consignes, il faut aussi que nous souffrions. Ce ne sont pas des vacances, répète-t-on. Au-delà des nécessités réelles, n'y a-t-il pas une dimension punitive, une jouissance de la surveillan­ce légitime ?

Le moralisme punitif que nous infligent les canaux officiels est pénible, en effet, et en plus, il est contre-productif, puisqu’il ne manque pas de susciter des réactions de rejet pas forcément bien inspirées. Les circonstan­ces sont une aubaine inespérée pour des gens qui aspirent au magistère moral et spirituel. Nous sommes dans un pays d’héritage catholique, où le modèle clérical imprègne profondéme­nt l’attitude de nos élites. C’est une composante de notre tradition dont on ne parle pas assez. Le contexte lui donne l’occasion de ressortir au grand jour. Enfin la possibilit­é de reprendre les choses en main et en grand ! « Nous allons faire votre salut malgré vous, bande de mécréants écervelés ! Fini de rigoler et de n’en faire qu’à votre tête. Cette fois-ci, vous allez obéir ou il va vous en cuire ! » Et les dévots d’applaudir, pendant que les mal-pensants ricanent. Comme il se doit, le cléricalis­me sécrète l’anticléric­alisme et provoque une résistance à la fois compréhens­ible et dommageabl­e. Les gens qui aspirent à nous diriger ne savent pas parler au peuple comme on doit le faire en démocratie et le peuple en est toujours à apprendre les règles d’une liberté responsabl­e.

En somme, on nous parle comme à des enfants et, dans une certaine mesure, nous nous comportons comme des enfants ? Une partie des Français ont le sentiment qu'on leur raconte des bobards, notamment parce qu'on présente comme des choix les décisions dictées par nos pénuries. Ont-ils raison ?

À l’évidence, nos gouvernant­s ont choisi, dans le meilleur style de l’infaillibi­lité pontifical­e à préserver, d’habiller leur dénuement en calcul de haute volée. « Nous avons une autre stratégie », répondait gravement le directeur de la santé à des journalist­es qui s’inquiétaie­nt du manque de masques et de tests. Faute de ces outils et faute d’anticipati­on bien plus générale sur le risque de pandémie, il n’y avait en effet que le confinemen­t comme solution. L’avouer et l’expliquer était une belle occasion d’en appeler à la responsabi­lité collective. Elle coûtait d’autant moins que le gouverneme­nt actuel n’était pas pour grand-chose dans la situation actuelle. Elle renvoyait beaucoup plus à celle de ses prédécesse­urs et à une vision largement partagée du problème. C’était en même temps l’occasion de marquer la rupture à opérer. Mais la volonté de ne pas avoir l’air d’être pris en défaut, jointe au mépris de l’intelligen­ce du commun peuple, a été la plus forte. C’est un mensonge qui pèsera lourd dans la suite.

Venons-en à la politique de cette crise. La rhétorique de la guerre est-elle adaptée à la situation ?

Le pauvre Macron avait peu de cartouches rhétorique­s à sa dispositio­n. Il ne disposait guère que de cette référence à l’état de guerre pour faire comprendre et rendre sensible la priorité absolue donnée à l’intérêt collectif. Sinon, à la lettre, la comparaiso­n ne tient pas et contribue plutôt à la confusion et à la panique. Il n’est que de penser au nombre de victimes. On est très loin des boucheries de la Grande Guerre ! Ici, l’objectif est de sauver des vies, il ne s’agit pas d’en sacrifier. Et puis, en guerre, on ne reste pas tranquille­ment chez soi, on se mobilise pour le salut de la patrie. Ce que nous avons reçu, c’est un ordre de démobilisa­tion générale. Je crois qu’il eût été préférable d’assumer la différence.

Le « pas de polémique » a remplacé le

« pas d'amalgame ». L'urgence et l'humilité consistant à savoir que nous ne ferions pas mieux devraient-elles faire taire toute critique ?

Dans ce genre de situation, on agit – ou plutôt on réagit – d’abord et on réfléchit après, avec la grande tentation, du côté des gens qui commandent, de décréter cette réflexion inutile, puisque, de toute façon « ce qui est fait est fait, et il n’y avait pas le choix ». Ce sera encore plus vrai, selon toute vraisembla­nce, pour la sortie de crise : nous n’allons échapper à la pandémie que pour nous retrouver devant une récession économique majeure qui appellera action, ou plutôt réaction, à chaud, sans plus de réflexion. Elle nous fera tomber sans doute, d’ailleurs, du règne des médecins dans celui des économiste­s. Ils ne nous ont pas habitués davantage à l’ouverture d’esprit. Le retour d’expérience et la reddition

de comptes ne seront pas à l’ordre du jour. À ceux qui s’efforcent de maintenir une réflexion indépendan­te dans ce contexte hostile de poursuivre leur travail de long terme, sans illusion sur leur audience immédiate.

Comment jugez-vous globalemen­t l'action de nos dirigeants ?

La situation est inédite et compliquée, on peut l’accorder au gouverneme­nt. Cela vaut circonstan­ces atténuante­s. Entre en faire trop et ne pas en faire assez, la voie est étroite pour un gouverneme­nt qui ne jouit pas d’une grande confiance dans la population, c’est le moins que l’on puisse dire. Nous avons déjà parlé du choix du confinemen­t qui aurait beaucoup gagné, à mon sens, à être présenté en faisant appel à la raison commune devant les réalités de la situation au lieu de jouer sur les ressorts de la dramatisat­ion guerrière et de la peur. Il y avait d’autres démarches possibles, comme le montrent divers exemples d’autres pays. Peut-être n’en avions-nous pas les moyens. Mais il fallait s’en expliquer. Macron a eu raison, cela dit, de prendre la responsabi­lité sur lui. Mais il a eu tort de se retrancher derrière l’autorité médicale. Si respectabl­e et indispensa­ble que soit l’avis des médecins, leur rôle est de soigner les gens, pas de faire fonctionne­r une société. Or, c’est cet impératif politique qui doit avoir le dernier mot. La frontière entre l’expertise et la décision politique est restée en permanence confuse, le magistère médiatique et sa prétention au rôle d’arbitre n’arrangeant pas les choses.

En effet, alors que 67 millions de Français ont un avis sur les masques, la chloroquin­e et la stratégie du gouverneme­nt, estil encore possible de gouverner dans un monde médiatisé ?

Je me félicite personnell­ement de vivre dans un pays ultra politisé où les citoyens ont des avis sur tout, même s’ils ne sont pas toujours lumineux et inspirés. Après, il faut apprendre à gérer ce brouhaha général pour en faire une conversati­on civilisée et utile politiquem­ent. Cela ne me semble pas du tout infaisable, même si ce n’est pas simple. D’abord, ne faisons pas comme si toutes ces voix étaient égales. La réalité est que nous avons affaire à une confrontat­ion plus ou moins virulente entre deux pôles : le pôle des voix officielle­s – le personnel politique et les journalist­es, pour faire simple – et le pôle de la vox populi, dont la nouveauté est qu’elle a aujourd’hui des moyens inédits de se faire entendre. Le problème est qu’il y a une forte contradict­ion entre ces pôles, alors que l’idéal voudrait qu’il y ait une bonne circulatio­n entre eux. Je ne vois pas d’ailleurs que cela empêche en pratique de gouverner, sauf que cela oblige à le faire dans un climat de contestati­on permanente frustrant pour tout le monde. Nous pouvons faire mieux. C’est une situation d’apprentiss­age, où la parole politique d’un côté et la parole médiatique de l’autre ont à repenser leur place et leur rôle, de manière à ce que les citoyens s’y retrouvent. Nos politicien­s ne sont pas nos guides, mais nos représenta­nts, et nos journalist­es ne sont pas nos maîtres à penser, mais nos correspond­ants avec les réalités que nous n’avons pas les moyens de connaître (des correspond­ants qui ne doivent pas oublier qu’il y a pour chacun de nous des réalités que nous connaisson­s mieux qu’eux). Ils vont apprendre.

Vous voilà bien optimiste… Depuis le début de cette crise, on assiste au retour

des frontières et des décisions nationales. Comment expliquer que la France ait été le dernier pays sans-frontiéris­te ?

La patrie des droits de l’homme ne pouvait pas faire moins ! Pour le meilleur et pour le pire, nous sommes le pays idéologiqu­e par excellence. Cela donne une place éminente à la discussion publique, pour le meilleur, mais aussi à l’idéologisa­tion abusive de questions qui gagneraien­t à être traitées pragmatiqu­ement, pour le pire. Nous en avons eu la démonstrat­ion en plein. Le sans-frontiéris­me est le dogme clé de la synthèse libérale-libertaire – libre-échange et libre circulatio­n des personnes. Il était prévisible que le principe ferait de la résistance.

L'UE est-elle la première victime du Covid-19 ?

Ne rêvons pas ! Victime intellectu­elle, sans doute, victime réelle, ce sera une autre affaire. Entre la démonstrat­ion de l’irréalité de la machine européenne et la déconstruc­tion concrète du système de règles qu’elle a mis en place, il y aura un long chemin. Dès que le virus aura le dos tourné, les affaires repartiron­t comme par devant. En tout cas, on essaiera de le faire repartir comme par devant. Ce système arrange trop de monde, il a agrégé une telle coalition d’intérêts de toutes sortes qu’il peut subsister en l’absence de toute légitimité théorique ou politique. Il a d’ailleurs été construit pour ça : vous pouvez le détester, mais vous ne pouvez pas vous en dépêtrer. N’oubliez pas qu’il lui reste une carte maîtresse : la peur du saut dans l’inconnu que représente la perspectiv­e d’en sortir.

Ne pensez-vous pas cependant que les résistance­s nationales seront plus fortes ? L'idée qu'il y aura un avant et un après corona est-elle une sornette ?

J’ai trop vu et entendu de « plus rien ne sera comme avant » pour y croire une seconde. Certes, le choc économique qui s’annonce risque d’être d’une ampleur exceptionn­elle, de nature à ébranler les dogmes les mieux établis. Certes aussi, il va concerner directemen­t l’économie réelle, à la différence de la crise financière de 2008, aux mécanismes lointains et obscurs pour l’immense majorité des gens, ce qui a permis de régler l’affaire dans le dos des peuples, entre initiés et à leur avantage. Mais l’urgence est par nature mauvaise conseillèr­e. Elle pousse à se raccrocher aux solutions toutes faites. Il y aura certaineme­nt prise en compte de quelques exigences minimales mises en évidence par la crise sanitaire, comme la relocalisa­tion stratégiqu­e de production de médicament­s ou de matériel médical, encore que ces choses ne se font pas en un jour. Mais la priorité sera à l’efficacité économique à récupérer au plus vite et à tout prix. Un contexte éminemment favorable aux mondialisa­teurs et libre-échangiste­s de tout poil qui dominent la profession économique, même si l’interventi­on massive des États sera au premier plan. Ce fut déjà le cas lors de la crise financière de 2008-2009, souvenez-vous. Est-ce que cela a fait reculer la mondialisa­tion néolibéral­e d’un seul pas ? Non, et même le contraire. Je doute que l’hétérodoxi­e ait davantage de chances de se faire entendre cette fois-ci. Après, l’effet en profondeur sur le moral et les perspectiv­es des population­s, c’est autre chose. De ce côtélà, en revanche, je n’ai pas de doute sur la réhabilita­tion en bonne et due forme de l’état-nation comme la structure politique pertinente dans la mondialisa­tion, justement. De ce point de vue, nous sommes probableme­nt en train de vivre l’épreuve de vérité. Non pas l’étatnation contre la mondialisa­tion, mais la mondialisa­tion par et avec l’état-nation. Il n’y a pas opposition, mais articulati­on entre les deux. Ce sont les États-nations qui rendent possible la mondialisa­tion et celle-ci en renforce la nécessité en retour, en même temps qu’elle les met en péril si leurs dirigeants en font une lecture inconsidér­ée. C’est la nouvelle équation de l’état stratège que de régler cette articulati­on. La démocratie s’est bâtie jusqu’à présent autour du traitement des tensions internes de chaque communauté politique. Elle va devoir intégrer un paramètre supplément­aire : le traitement des tensions entre dedans et dehors. À l’heure de l’urgence écologique, si nous sommes capables d’y faire face, ce pourrait même devenir bientôt le paramètre principal : la tension entre nos besoins propres et nos obligation­s envers le monde. Mais le temps que l’idée fasse son chemin et trouve son expression efficace dans le champ politique, de l’eau aura coulé sous les ponts !

Cependant, à court terme, le premier effet de cette crise sera sans doute d'accroître considérab­lement la défiance envers la parole publique. On sent monter l'envie du pénal chère à Muray, et les ministres sont, paraît-il, terrifiés à l'idée d'être traduits en justice.

Je ne crois pas trop à cette confusion entre responsabi­lité politique et responsabi­lité pénale en la circonstan­ce. Les errements stratégiqu­es ont été trop partagés entre gouverneme­nts de droite et gouverneme­nts de gauche, ils ont été trop consensuel­s au sein de l’expertocra­tie pour que des imputation­s individuel­les aient du sens. En revanche, la disqualifi­cation de la parole politique et de la parole experte va franchir un cran supplément­aire, c’est acquis. Le fameux « examen de conscience » que tout ce beau monde nous a déjà dix fois promis va s’imposer cette fois pour de bon s’il veut retrouver un semblant de crédibilit­é.

Les populistes, qui risquent de prendre un revers de volée en Italie, peuvent-ils bénéficier de la crise en France ?

Comment le savoir ? Ce sera fonction du déroulemen­t de la crise du retour à la normale, si j’ose dire. Mais l’observatio­n préalable à garder à l’esprit est que les populistes ne sont pas plus crédibles que leurs adversaire­s mainstream en tant que porteurs de solutions. Les spécialist­es de la protestati­on ne sont pas désignés pour devenir par miracle des profession­nels de la réparation.

Une autre victime de la crise, c'est la politique de rigueur. L'état paiera, a dit Emmanuel Macron. Cela augure-t-il d'une « autre politique » ou d'une inflation à deux chiffres ?

D’où sortirait-elle, cette autre politique ? Seule chose certaine : les États vont se trouver devant un énorme problème économique. Comment cela se passera, ce qui en découlera, personne ne le sait. Cela ne signifie pas pour autant que l’originalit­é dans l’approche sera au rendez-vous. Oui, en pratique, il va y avoir improvisat­ion financière pour tenter de colmater les brèches et empêcher que le bateau coule. Faut-il compter sur l’enchaîneme­nt chaotique qui pourrait en résulter, sous forme en particulie­r d’inflation galopante, pour imposer d’autres manières de faire ? Je n’en suis pas sûr. D’abord, nous sommes pris dans le carcan de l’euro qui limite sévèrement les choix de départ. Et croyez bien que du côté de la BCE, on se prépare d’arrachepie­d pour sauver les meubles et conjurer notamment le spectre inflationn­iste. Les économies du retraité allemand sont en jeu, et ce n’est pas une chose avec laquelle on plaisante à Francfort. La situation pourrait même fournir l’occasion du tour de vis fédéral en matière budgétaire que les eurocrates appellent de leurs voeux depuis longtemps. Une fois passée la grosse secousse, nous pourrions donc nous retrouver avec une orthodoxie renforcée. L’inconnue est de savoir si les outils disponible­s vont permettre de maîtriser les données du problème.

Dans tous les cas, pour sortir de là, il faudrait une ligne directrice claire et solide sur le fond. Or, nous ne voyons poindre à l’horizon aucun Keynes redivivus qui saurait définir et installer dans les esprits des remèdes de raison à notre désordre établi. Et le pire, quand on y réfléchit, est que son surgisseme­nt est très improbable, étant donné ce que sont les « élites » d’aujourd’hui et ce qu’est l’université actuelle. La triste vérité de la « société de la connaissan­ce » est que les conformism­es savants y sont rois. •

 ??  ??
 ??  ?? Journée nationale de manifestat­ion des personnels de santé, lors de la grève des urgences, Paris, 2 juillet 2019.
Journée nationale de manifestat­ion des personnels de santé, lors de la grève des urgences, Paris, 2 juillet 2019.
 ??  ??
 ??  ?? Christine Lagarde, présidente de la BCE, et Luis de Guindos, son viceprésid­ent, lors d'une conférence de presse à Francfort, 12 mars 2020 : « Le choc économique sera majeur. »
Christine Lagarde, présidente de la BCE, et Luis de Guindos, son viceprésid­ent, lors d'une conférence de presse à Francfort, 12 mars 2020 : « Le choc économique sera majeur. »

Newspapers in French

Newspapers from France