Tabaka Cash
Depuis qu’elle a déposé sa proposition de loi contre les contenus haineux sur internet le 20 mars, la députée LREM Laetitia Avia multiplie les interventions médiatiques. Dans ce long et noble combat, elle a trouvé des alliés de poids : les GAFA, Google en tête. Benoît Tabaka, directeur des relations institutionnelles de Google, ne tarit d’ailleurs pas d’éloges sur cette loi « qui est bonne pour nous ». Lors d’un débat organisé en février dernier à l’institut catholique de Paris par l’association Les Affranchis, Avia et Tabaka (que Libération surnomme « Tabaka Cash ») se sont manifestement entendus comme larrons en foire. Pendant que la députée martelait qu’il faudrait pourchasser les « criminels » du net qui se lâchent un peu trop dans les commentaires, Tabaka a tranquillement soutenu que « notre » (sic) loi était un parfait instrument de régulation. Interrogée sur le risque de confusion entre l’humour et la haine ou sur celui de voir certains groupes s’emparer de la procédure du signalement pour réintroduire en douce le délit de blasphème, Avia s’énerve : on lui a trop posé cette question. Posément, Tabaka vient à son secours en défendant la capacité des grands acteurs du web à distinguer le bon grain de l’ivraie et à définir les limites de la liberté d’expression. Cerise sur le gâteau, cela soulagera le travail des juges qui ont autre chose à faire. Que demande le peuple ? •