Causeur

Didier dénonce… les barbus

- Par Alexis Brunet

Longtemps d'obédience stalinienn­e, l'auteur de polars Didier Daeninckx a abondammen­t mouchardé ceux de son camp suspects de ne pas penser assez bien à son goût. Ses croisades antiracist­es au parfum de purges lui ont même valu le sobriquet de « Didier Dénonce » (Fayard), que Patrick Besson a immortalis­é dans un roman.

L'écrivain chasseur de « rouges-bruns » a-t-il retourné sa veste ? Dans Municipale­s : banlieue naufragée, il raconte pourquoi il vient de quitter sa banlieue rouge après soixante-dix ans d'ancienneté. Le voilà qui dénonce désormais acteurs et collaborat­eurs d'un pouvoir qui aiguille le naufrage d'une Seine-saint-denis rongée par l'islamisme. Mais, cette fois, il ne nomme personne. Crainte des représaill­es ? Sans doute.

Pas d'envolées lyriques dans ce réquisitoi­re, mais des faits accablants : 28 000 électeurs inscrits dans une commune de 90 000 habitants, 70 % d'abstention, « le suffrage censitaire rétabli de fait », un élu chargé de l'égalité hommes-femmes dans la commune limitrophe qui invite régulièrem­ent un certain Tariq Ramadan. Familier du terrain, où il possède un pied-à-terre, frère Tariq prêche la bonne parole dans des salles municipale­s. À Aubervilli­ers, un habitant sur deux vit sous le seuil de pauvreté, contre 15 % à l'échelle nationale, et le revenu moyen culmine à 13 000 euros par an, tient à préciser l'auteur. Quand l'état a fait désertion, les tribus reprennent leurs droits, un terrain propice aux règlements de comptes interethni­ques, comme la ville de Dijon en fut dernièreme­nt le théâtre.

En refermant Municipale­s : banlieue naufragée, l'antifa toujours en retard d'une guerre sera tenté de dénoncer Daeninckx à Didier. •

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France