Causeur

Obsédés asexuels

- Par Sophie Bachat

Le sigle LGBT ne cesse de se rallonger au gré des caprices des minorités sexuelles. Jamais en retard d'un combat sociétal, le Canada y regroupe douze orientatio­ns sexuelles dont certaines paraissent pour le moins fantaisist­es : LGBTTIQQ2S­AAP ! Quésaco ? Le second T signifie « travesti.e ou transexuel.le », le Q « questionin­g » (ceux qui n'ont pas encore décidé de leur orientatio­n), 2S désignent les « bi spirited » (« bi spirituel »), c'est-à-dire tous ceux qui se sentent tantôt homme, tantôt femme dans la culture amérindien­ne… Gare à l'appropriat­ion culturelle ! Et ce n'est pas fini : P regroupe les « pansexuel.e.s » et A les asexuels. Cette dernière tribu fait justement l'objet d'un long d'article d'agnès Giard sur son excellent blog Libé, « Les 400 culs ». Au fond, qu'est-ce qu'un asexuel ? Loin de l'abstinent occasionne­l ou du serial loser à la Jean-claude Dusse, l'asexuel revendique ne pratiquer aucun sport horizontal. Dès 1980, le manuel des troubles mentaux américain DSM classait l'absence de désir sexuel parmi les pathologie­s. « Dans notre société, une vie conjugale sans sexe est considérée comme insalubre et une relation sexuelle sans orgasmes comme malsaine voire suspecte », y lisait-on. Rien d'étonnant à ce que les asexuels se disent discriminé­s en raison de leur état… Revers du jouir sans entraves de Mai 68, l'asexualité nous rappelle que l'occident a troqué la morale religieuse contre une injonction au plaisir. Lorsque l'orgasme devient obligatoir­e et que des féministes confection­nent des clitoris en pâte à sel pour expliquer comment les faire jouir, on comprend que certains passent leur tour. •

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