Causeur

Plus de flic à la maternelle

- Par Jeremy Stubbs

Depuis la mort de George Floyd, le 25 mai, la ville américaine de Portland (Oregon) est le théâtre de manifestat­ions continues, souvent très violentes. Les affronteme­nts entre les forces de l’ordre et les émeutiers – dont beaucoup d’antifas – y sont quasi quotidiens. Le pillage et le vandalisme ont déjà coûté des millions de dollars. Des statues ont été déboulonné­es, le tribunal fédéral et le syndicat de la police ont essuyé plusieurs tentatives de destructio­n et d’incendie. Face à ces assauts, la municipali­té sous pression du mouvement Black Lives Matter n’a rien trouvé de mieux à faire que de réduire le budget de la police…

C’est au milieu de ce chaos qu’une salle de cinéma, le Northwest Film Center, a attiré les foudres des plus fanatiques. Pour avoir inclus, dans son programme estival, la comédie d’arnold Schwarzene­gger, Un flic à la maternelle, tournée dans l’oregon et sortie en 1990. Dans une série de tweets cinglants, une écrivaine blanche locale, Lois Leveen, a accusé ce film de dépeindre la police de proximité sous une lumière positive. D’après cette militante, la présence des forces de l’ordre dans les écoles augmente le nombre d’enfants de minorités ethniques qui finissent en prison. Dans ce contexte, programmer ce film constituer­ait un acte de « racisme implicite ».

Soumis aux diktats antiracist­es, le cinéma local s’est empressé de remplacer Arnie par un documentai­re sur John Lewis, le leader des droits civiques et membre du Congrès récemment décédé. Satisfaite, Lois Leveen ? Pas du tout. Insinuant que le cinéma devrait limoger la personne responsabl­e du programme, elle a renchéri : le Northwest Film Center serait coupable de « creuser un trou de normativit­é blanche ». Pardon et jargon ne font pas bon ménage. •

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