Cinq leçons pour devenir champion de l’exportation
1. Gagner en agilité
L’industrie agroalimentaire tricolore en perte de vitesse? Ce n’est pas si sûr. Certes, la concurrence étrangère gagne du terrain, y compris sur le marché français, mais la production nationale ne cesse de se renouveler pour suivre les changements d’habitude des consommateurs. Et bien souvent un produit en remplace un autre. C’est le cas du foie gras. Il faut bien le reconnaître, le fleuron de la gastronomie française est à la peine : les exportations, qui s’élèvent à 2700 tonnes vers l’Espagne, la Belgique et la Suisse, dépassent encore, mais de peu, les importations, à 2450 tonnes (en provenance essentiellement de Bulgarie et Hongrie). La filière avicole, déjà touchée par les épizooties, souffre. Mais simultanément, la France est devenue l’un des dix principaux producteurs de caviar au monde. Une activité quasi inexistante il y a seulement quinze ans sur les rives de la Gironde, en Dordogne et en Sologne, mais dont on exporte 35 tonnes par an (177 tonnes en comptant le négoce). La baisse des ventes de grands crus de Bordeaux ? Triste, mais nos rosés de Provence sont en train de conquérir la planète et sont devenus des références pour tous les autres pays de production. Notre bon vieil armagnac peine à séduire les amateurs de la jeune génération ? Les distilleries françaises se mettent à produire du whisky après s’être essayées avec succès au gin, et même à la vodka. Idem pour nos pisciculteurs, qui ont imposé la truite fumée comme concurrent, plus éthique et plus sain, aux saumons d’Ecosse et de Norvège. Certes, nous croquons parfois dans des pommes et poires venues de l’étranger, mais depuis une quarantaine d’années, nous cultivons et même exportons des kiwis savoureux. Personne ne s’en félicite jamais, mais grâce à son agilité industrielle, son avance technologique dans la sélection des variétés et sa souveraineté dans le génie génétique, la France tire plutôt bien son épingle dans le jeu de la mondialisation agroalimentaire.•