Cent ans de surréalisme
Signé par André Breton et publié en 1924, le Manifeste du surréalisme fête ses 100 ans ! Plusieurs maisons de ventes marqueront le coup, dont Bonhams Cornette de Saint Cyr avec la vente du 27 mars. « Elle compte environ 80 oeuvres, présente Emilie Millon, experte de la vente. Nous avons mis l’accent sur des artistes peu connus, mais qui ont participé à ce mouvement, en ont été proches ou en ont été inspirés. »
Des membres fondateurs figurent néanmoins sur la liste : Magritte, avec un dessin non titré sur papier (15 000 à 20 000 euros), Man Ray avec une petite sculpture, Au poil, constituée d’un pinceau entre deux plaques de plexiglas (2 000 à 3 000 euros). Et parmi les « dissidents », Leonor Fini, qui n’a jamais officiellement adhéré au mouvement, mais dont le portrait de Constantin Jelinski sur papier (12 000 à 18 000 euros) est bien intégré à la vente.
« Nous mettons en avant les femmes surréalistes,
souligne l’experte, et présentons aussi une toile de la Belge Jane Graverol (Le Bon Bout de la raison,
50000 à 70000 euros) et un cadavre exquis de Valentine Hugo, André Breton et Greta Knutson, daté de 1930 (15000 à 20000 euros). » Le succès des ventes surréalistes ne semble pas se démentir depuis quelques années. Emilie Millon l’attribue au travail de fond mené par les institutions, avec des expositions telles que Surréalisme au féminin? au musée de Montmartre en 2023. L’experte pointe aussi « la modernité des oeuvres, qui inspirent beaucoup de contemporains : il y a une surréalité inavouée chez beaucoup d’artistes actuels ».
Clémentine Pomeau-Peyre