Une énigmatique « solution nationale » pour Atos
L’heure de la dernière chance pour un groupe au bord du précipice? Après l’annonce de l’échec des négociations avec Airbus, le ministère de l’Economie a annoncé une « solution nationale de protection des activités stratégiques » d’Atos. Une référence à Atos BDS, la branche du groupe spécialisée dans le big data et la cybersécurité. Difficile de dire ce qui se dégage concrètement derrière la notion floue de « solution nationale » car Bercy ne communique aucun détail et les groupes qui remplissent les critères nécessaires à une éventuelle reprise ne sont pas légion. Thales, longtemps perçu comme le repreneur idéal, est « pleinement mobilisé » par son rachat récent de l’américain Imperva et ne sera pas candidat.
Le nom de Dassault, en partenariat avec Atos BDS pour la sécurité des communications du Rafale, est cité. Déjà consulté l’an passé, le groupe avait jugé le
« Meccano trop compliqué » et déclaré qu’il ne serait intéressé que par une partie des activités stratégiques. Un rachat partiel qui pourrait relancer l’option Daniel Kretinsky. Le milliardaire tchèque n’a pas abandonné l’idée d’une reprise de Tech Foundations, la branche infogérance d’Atos, mais seulement s’il est assuré de ne pas avoir à gérer les activités d’Atos BDS dont il ne veut « sous aucun prétexte ».
Le premier actionnaire d’Atos, David Layani, soutenu par le fonds américain Carlyle, a, lui, présenté un projet alternatif « One Atos », une offre globale de reprise qui s’oppose justement à un nouveau dépeçage du groupe. Dans
Le Figaro, le patron de Onepoint assure que c’est cette logique de « découpage » qui a conduit à la « désorganisation totale »
du groupe Atos.